Le 12 janvier 2021, une semaine après la naissance de l'enfant, l’avocate [F...] a contacté Mme Blake pour lui demander si elle accepterait de déclarer sous serment qu’elle avait agi en tant que donneuse d’ovocytes et que M. Auclair avait agi en tant que donneur de sperme pour le couple Johnson/Clark. Au cours du même entretien, Mme Blake et M. Auclair ont confirmé à l’avocate qu’ils souhaitaient confier la garde d'Isabelle à leur couple d’amis et qu'ils souhaitaient que ceux-ci soient reconnus les pères d'Isabelle. L'avocate [F...] aurait expliqué à la mère qu'elle tenterait de faire une déclaration parentalité et une autre de non parentalité, mais qu'il n'y avait aucune garantie de succès. Cette démarche juridique consistait à demander au gouvernement ontarien de reconnaître la parentalité au couple Johnson/Clark (déclaration de parentalité) et un renoncement des droits parentaux au couple Blake/Auclair (déclaration de non-parentalité).
Mme Blake a déclaré en cour qu’elle ne se souvenait pas avoir été informée par l'avocate de son intention de tester la loi et d'avoir été informée qu'il n'y avait pas de garantie que les demandes concernant les parentalités soient acceptées. Mais les preuves présentées au tribunal indiquent qu’un courriel lui avait été transmis l'informant de ces intentions dès décembre 2020. Considérant que les intérêts des quatre parties concernées étaient les mêmes, L'avocate [F...] a proposé de continuer à les représenter tous.
Le 25 janvier 2021, Mme Blake confiait à sa thérapeute qu’elle avait du mal à accepter sa décision, même si elle avait le sentiment d'avoir fait ce qu’il fallait faire.
Les notes de la thérapeute [Mme C...] traduisent la confusion ressentie (notre traduction)
“Notre session s'est concentrée sur la reconnaissance du fait qu'elle croyait toujours fermement qu'elle avait fait le bon choix pour Isabelle, pour elle et pour Julian. Mme Blake craignait qu'Isabelle ne se souvienne pas d'elle et se demandait si elle ne verrait pas sa fille avant son premier anniversaire. Mme Blake craignait que M. Auclair lui en veuille, car il ne pensait pas que c'était la bonne décision."