Au Canada, peu de données sont disponibles sur le profil de clients ayant eu recours à des mères porteuses en dépit du fait que la loi canadienne sur la procréation assistée a été sanctionnée en 2004.
Les données publiées sur cette page sont extraites d'une étude ontarienne1 portant sur le degré de satisfaction des mères porteuses relativement à leur expérience. L'étude a recensé un échantillonnage de 287 arrangements de grossesses pour autrui et les données ont été recueillies par un sondage en ligne auprès de 184 mères porteuses (pour un total de 287 arrangements de grossesses pour autrui).
78% de ces arrangements avaient été organisés par des agences intermédiaires. Le profil des clients est extrait des résultats de ce sondage.
1 "Determinants of gestational surrogates' satisfaction in relation to the characteristics of surrogacy cases". Les auteurs de cette étude sont associés à la clinique de fertilité "CReATe Fertility Centre" pratiquant à Toronto - Ontario.
Une autre recherche canadienne
Une autre recherche canadienne donne des indications sur les profils de clientèle ayant recours à des grossesses pour autrui dans le cadre des agences intermédiaires . Il s'agit de la recherche intitulée "Surrogacy Agencies in Canada: Intended Parents’ Experiences" - CARSLEY S., 2022
Les informations suivantes sur les profils des parents prospectifs sont tirées de cette recherche. Les données ont été collectées par la chercheuse en 2022.
Carsley a mené 35 entretiens auprès de 42 clients: 28 individus et 7 couples vivant dans 6 provinces canadiennes: Ontario, Alberta, Colombie-Britannique, Québec, Nouvelle-Écosse et Manitoba. La recherche portait sur 35 arrangements de GPA.
Les revenus familiaux moyens des clients: $200,000 CAN par année (plage de $20,000 à $700,000).
Àge moyen des clients: 39 ans (plage de 28 à 53 ans).
| Origine ethnique des clients | Asiatique | Caucasien | Premières Nations | Amérique latine | Juif |
|---|---|---|---|---|---|
| # | 4 | 30 | 2 | 2 | 4 |
| Orientation sexuelle des clients | Homosexuelle (hommes) | Hétérosexuelle |
|---|---|---|
| # | 14 | 26 |
| Type d'arrangement de GPA (35 arrangements au total) | "Traditionnelle" | "Gestationnelle" |
|---|---|---|
| # | 1 | 34 |
Dans un arrangement "traditionnel" de GPA, la mère porteuse utilise ses ovocytes. Cette méthode est beaucoup moins risquée pour elle surtout si elle est inséminée (pas de fécondation in vitro). Elle est donc génétiquement et biologiquement liée à l'enfant qu'elle porte, ce qui déplaît généralement aux clients.
Dans un arrangement "gestationnel" la mère porteuse doit soumettre son corps aux interventions médicales et pharmacologiques associées au fécondations in vitro et porter un embryon conçu avec un ovocyte étranger ce qui multiplie les risques associés à la pratique.
L'industrie de la FERTILITÉ
L'analyse des résultats de cette étude permet d'identifier quels nouveaux marchés sont dans la mire du marché mondial de la fertilité. Les GPA ne sont pas toutes destinées à des clients souffrant d'infertilité ; presque la moitié des clients n'en sont pas atteints.
Le marché recrute dorénavant des femmes pour compenser, réparer ou palier à deux inexorables réalités biologiques humaines ;
- on ne peut se reproduire en l'absence d'un partenaire du sexe opposé
- les femmes ménopausées ne sont pas fécondes.
À l'abri des débats politiques, l'industrie redéfinit l'infertilité, une condition médicale objective et mesurable, pour l'élargir à ;
- un statut social : le célibat
- une orientation sexuelle : l'homosexualité
- une condition biologique naturelle : la ménopause
Cette falsification de la définition de l'infertilité permet à cette industrie de croître en faisant passer des fonctionnements normaux de l'organisme humain pour des pathologies reproductives. C'est ainsi qu'elle amène des législateurs à voter des lois qui autorisent le recours au corps des femmes pour redresser des "injustices"... qui sont en fait des conditions inhérentes à notre nature humaine.
Les données de l'échantillon ontarien indiquent un taux de 37.6% de clients étrangers. Un peu plus du tiers des mères porteuses canadiennes portent et remettent des enfants à des clients d'autres pays. Il s’agit de parents n’ayant d’autres liens avec le Canada que le contrat de grossesse pour autrui.
Les raisons pour lesquelles le Canada est une destination attractive pour le tourisme procréatif sont nombreuses.
Voici une liste non-exhaustive de ces avantages.
-
l’accès pour l’enfant à la citoyenneté canadienne et conséquemment du droit à l’obtention d’un passeport canadien;
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la proximité du Canada de la frontière des États-Unis facilitant l’achat d’ovules et de sperme ou l'implantation d'un embryon dont on aura sélectionné le sexe;
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le taux de change de la devise canadienne qui avantage le choix du Canada plutôt que les États-Unis;
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la possibilité pour les parents étrangers de contourner la loi canadienne sur la procréation assistée de 2004 qui interdit la rémunération des mères porteuses;
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l’absence de discrimination des parents commanditaires sur la base de l’orientation sexuelle;
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la possibilité pour un homme seul ou une femme seule d'avoir recours à une GPA
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la prise en charge par l’État québécois des frais de santé de la mère porteuse pendant sa grossesse et les frais de périnatalité de l’enfant né de cette pratique (contrairement aux États-Unis)
