Que sait-on sur les stimulations ovariennes ?

 

 

 

 

 

 

 

  

La reproduction humaine

 

 

La fécondation chez l'être humain s'organise autour de la mise en contact des gamètes mâles et femelles.  Les hommes produisent plusieurs millions de gamètes (les spermatozoïdes) en une seule éjaculation, mais les femmes ne produisent qu’un seul ovocyte par cycle menstruel. 

 

Cette limitation naturelle chez la femme n’est pas viable pour le marché de la procréation assistée.  Les cliniques de fertilité doivent pouvoir obtenir le plus grand nombre possible d’ovocytes en une seule ponction, pour plusieurs raisons; 

 

  • Les coûts et les risques médicaux associés à une seule ponction sont élevés (il s’agit d’une chirurgie),
  • le taux de succès de fécondation d’un seul ovocyte est inférieur à 30%,
  • les pourvoyeuses sont rares.

 

 

Pour toutes ces raisons les cliniques de fertilité doivent intervenir chimiquement et chirurgicalement pour « forcer » le système reproducteur des femmes à sécréter beaucoup plus d'ovocytes ou pour préparer le corps des mères porteuses à recevoir un embryon conçu in vitro.

 

 

 

 

 

  

Le système reproducteur féminin

 

Les ovaires des femmes sont des « réserves » contenant plusieurs centaines de milliers de follicules.  Après la puberté, ces follicules, parviennent à maturité, un peu comme des bourgeons qui écloraient dans un ordre séquentiel, coordonnés par la glande pituitaire et la « réponse » ovarienne.

 

Mais le processus de stimulation ovarienne force la maturation simultanée de dizaines d’ovocytes ce qui est en soi une performance inédite du corps des femmes dans l’histoire humaine. On y décèle une application concrète du courant de pensée transhumaniste, c’est-à-dire la fabrication (ou la poursuite d’une chimère selon les perspectives) d’un être humain augmenté.

 

L’administration d’injections d’hormones folliculo-stimulantes ( FSH ) artificielles précipite la maturité de plusieurs follicules simultanément. Une fois que ces follicules atteignent une certaine taille sous l'effet de la FSH, des injections d’hormone lutéinisante ( LH) exogène sont administrées pour libérer l’ovocyte de son ovaire et finaliser la maturation de plusieurs follicules qui seraient normalement éliminés par le corps.  Ces interventions permettront de récolter des dizaines d’ovocytes au cours d’une seule intervention de ponction ovarienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un ovaire humain contient plusieurs centaines de milliers de follicules à la naissance, mais ce nombre diminue au fur et à mesure que la personne vieillit.

 

 

 

 

 

 

 

La quantité d’ovocytes recueillis est corrélée à divers effets indésirables à court terme, notamment le syndrome d’hyperstimulation ovarienne, une affection médicale susceptible de provoquer des répercussions très graves en cas de manifestation modérée ou sévère, particulièrement quand l’hormone gonadotrophine chorionique (hCG) est utilisée [1].

 

D’autres effets ont été signalés dont les torsions ovariennes, caillots sanguins, maladies rénales, ménopause prématurée, kystes ovariens, douleurs pelviennes chroniques, accidents vasculaires cérébraux [2] .

 

[1] TOBER & Al. (2020) Frequency And Severity Of Ovarian Hyperstimulation Syndrome (Ohss) Among Oocyte Donors According To Trigger Type And Number Of Oocytes Retrieved.

 

[2] Linda Giudice, Eileen Santa, and Robert Pool, eds., Assessing the Medical Risks of Human Oocyte Donation for Stem Cell Research (Washington, D.C.: National Academy of Sciences, 2007) p. 11,

 

 

 

 

Cobayes ?

 

 

  

 

Quel sont les effets à long terme de ces doses exogènes hormonales ?

 

La réponse courte est : nous n'en savons rien. 

 

Deux médecins pratiquant dans une clinique de fertilité à Londres ont publié un article relatant le cas tragique d’une jeune femme ayant fait des dons d’ovocytes pour sa sœur et décédée d’un cancer du côlon quelque temps plus tard [1]

 

Tout en reconnaissant ne pas pouvoir faire de lien direct entre la stimulation ovarienne et son cancer, les deux médecins évoquaient un « sentiment de malaise » lorsque ce cas « était mis en parallèle avec d'autres cas signalés au cours des dernières années. »  Ils s’inquiétaient que les conséquences à long terme de certains aspects de la procréation assistée étaient peu connus.  Ils mettaient en garde la British Human Fertilisation and Embryology Authority (HFEA) que :

 

« Les femmes qui subissent une stimulation ovarienne pour elles-mêmes ou pour une receveuse appariée ont le droit d'être informées, sous une forme convenue, que les risques potentiels non prouvés des médicaments stimulants sont préoccupants. La sécurité des donneuses d'ovules doit primer sur toute autre considération, y compris l'absence de donneuses ou toute position morale. »

 

 

À ce jour, aucune étude longitudinale ou d’essais contrôlés randomisés sur les effets à long terme de ces doses massives d’hormones n’a été produite.  Comment les femmes doivent-elles interpréter cette absence d’intérêt pour leur santé ?

 


[1] K K Ahuja, E G Simons, Cancer of the colon in an egg donor: policy repercussions for donor recruitment Human Reproduction, Volume 13, Issue 1, 1 January 1998, Pages 227–231

 

LES
TÉMOIGNAGES

 

Sans données issues de recherches longitidunales contrôlées et standardisées les pourvoyeuses d'ovocytes et les mères porteuses, qui se prêtent à ces pratiques avec confiance, ne peuvent que témoigner de leur expérience personnelle à des chercheurs ou à des journalistes.

 

Des femmes se sont livrées sur les conséquences sur leur santé, à court et long terme.  Ces témoignages ont été recueillis à partir d'enquêtes, de thèses doctorales, d'articles de journaux et de recherches universitaires.

 

Le don d'ovocytes est interdit en Chine, en Allemagne, en Italie et en Norvège ; la rémunération des femmes pour le don d'ovocytes est interdite dans la plupart des pays d'Europe, ainsi qu'au Canada et dans d'autres pays.

 

 

Elles partagent leur expérience de stimulation ovarienne dans le cadre d'une grossesse pour autrui ou d'un don d'ovocytes

 

Latoya, Kylie, Cindy , Alexandra, Jessica, Linda (AVC, torsion ovarienne, syndrome d'hyper-stimulation ovarienne, perte d'un ovaire, hémorragie interne (1.5 litres de sang dans la cavité abdominale) , iléus intestinal, infertilité, cancer du sein)

Cliquez sur les boutons bleus pour lire les détails

 

 

Mère porteuse - 2 GPA

Hystérectomie

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes

Hystérectomie

Endométriose

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 6 dons

Torsion ovarienne

Ablation d'un ovaire

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 1 don

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne

Cancer du sein

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 1 don

37 ans

Cancer du sein

Mastectomie

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 6 ponctions (dont 3 dons)

47 ans

Cancer du sein

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne

 

 

3 ponctions ovariennes

33 ans

Cancer du sein

 

 

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 10 dons

33 ans

Cancer du sein

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne

 

 

1 GPA - 8 tentatives implantation d'embryons

Ablation d'une trompe de fallope

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 3 dons

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne

 

 

1 don d'ovocyte

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne

 

 

2 dons d'ovocyte

30 ans

Infertilité

Endométriose

 

 

Pourvoyeuse d'ovocyte- 3 dons

25 ans

Infertilité

Ménopause précoce

 

 

Mère porteuse - 4 GPA

Violence obstétricale

 

 

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 1 don

26 ans

Endométriose

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne

Kystes ovariens

Tumeur col de l'utérus

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 10 dons

32 ans

Cancer du sein stade 4 avec metastases 

Cancer du cerveau;

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 3 dons

31 ans

Cancer du colon

Décès

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 1 don

23 ans

Torsion ovarienne

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne sévère

Sydrome de dépression post-traumatique

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes - 4 dons

Syndrome d'hyperstimulation ovarienne

Syndrome des ovaires polykystiques

 

 

Pourvoyeuse d'ovocytes -1 don

Infection aux yeux - Baisse de vision temporaire

 

Mère porteuse - 2 GPA

Hystérectomie

 

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Geneviève

Geneviève est une mère porteuse québécoise qui a participé  aux consultations de la thèse doctorale (p. 249) de K. Lavoie. Elle avait reçu les doses massives d'hormones pour préparer son corps à l'implantation d'un embryon.  Après deux GPA elle a été atteinte d'un cancer de l'utérus.  Elle a dû faire un deuil de sa fertillité après une hystérectomie.   Étant donné l'échantillonnage très faible de la cohorte étudiée (15 mères porteuses), il est préoccupant avoir noté un cancer de l'utérus dans cette étude:

 

"Geneviève a quant à elle dû subir une hystérectomie pour éviter la propagation d’un cancer causé selon elles par la prise successive de fortes doses d’hormones lors de ses deux expériences de GPA : J’ai eu des complications après avoir accouché. À cause de la médication pour inciter la grossesse…c’était trop demander à mon corps. Il était déjà parfaitement capable de fonctionner sans médication. De quadrupler ses besoins avec des hormones, ça l’a détruit. J’ai dû subir une hystérectomie complète à cause de ça. (Geneviève, femme porteuse).

 

L’ablation de son utérus a mis fin à ses projets d’avoir d’autres enfants pour elle-même ou, encore, de vivre une troisième grossesse pour autrui. La joie d’avoir contribué à fonder ainsi deux familles se mélange au deuil de la stérilisation, une douleur partagée par la mère d’intention de son premier projet de GPA avec qui elle entretient toujours une grande complicité. Quand j’ai eu ma chirurgie pour mon utérus, elle [la mère d’intention] m’a appelé la veille, et elle m’a dit : « Ça m’affecte tellement que tu doives le perdre. Ton utérus, c’est comme le mien. J’ai l’impression de revivre une deuxième fois mon hystérectomie ». (Geneviève, femme porteuse)"

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Kaylene

 

Kaylene est une pourvoyeuse d'ovocytes états-unienne. Les pourvoyeuses d'ovocytes sont, avec les mères porteuses, les ressources humaines les plus primées de l'industrie de la GPA. Dans sa vingtaine, Kaylene s'est prêté six fois à des ponctions d'ovocytes.

 

Aujourd'hui âgée de 36 ans, elle devra subir une hystérectomie en raison d'une endométriose et d'une adénomyose sévères, des affections débilitantes dans lesquelles le tissu endométrial se développe là où il ne devrait pas. Elle souffre de douleurs chroniques pendant l'exercice, l'ovulation et les rapports sexuels.

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Malia

(TRADUCTION)

 

"Lorsque Malia est retournée à Los Angeles pour son sixième et dernier cycle , elle a été stimulée pour produire 56 ovules. Après le prélèvement, elle hurlait de douleur et demandait l'aide de Renate, qui aurait ignoré ses plaintes et lui aurait dit de prendre du Tylenol. Malia a essayé de voir le médecin qui avait pratiqué le prélèvement, mais il a lui aussi ignoré ses symptômes et a refusé de la voir ou de la soigner."

 

"La mère de Malia l'a mise dans l'avion suivant pour rentrer à Aruba, où elle a souffert de fortes douleurs pendant toute la durée du vol. Lorsque l'avion a touché le sol, une ambulance l'attendait sur le tarmac pour l'emmener à l'hôpital. En raison de sa forte production d'ovules, son ovaire avait gonflé et s'était tordu dans son corps - une complication connue sous le nom de « torsion ovarienne » - et avait dû être enlevé chirurgicalement."

 

 

Référence : (2021) Tober, D., Krolokke C. "Emotion, embodiment, and reproductive colonialism in the global human egg trade" p. 1781 (ORIGINAL ARTICLE: Gender, Bodies and Identities in Organizations : Post colonial Critiques) Wiley

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Patiente A

 

Les conditions médicales observées chez les patientes "A", "B", "C", "D" et "E" sont extraites de l'étude Long-term breast cancer risk following ovarian stimulation in young egg donors: a call for follow-up, research and informed consent" (2017), Il est important de noter que l'âge de ces femmes, au moment où le cancer du sein a été diagnostiqué, est atypique.

 


 

À l'âge de 29 ans, la patiente A a subi un cycle de stimulation ovarienne avec le leuprolide, l'hormone de libération des gonadotrophines (GnRH), ainsi qu'avec l'HCG, ce qui a permis de produire 28 ovules.

 

 

Elle a présenté un syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO) sévère, avec gonflement massif et torsion de l'ovaire droit. À l'âge de 34 ans, on lui a diagnostiqué un cancer du sein de stade IIB. L'examen anatomopathologique a révélé un carcinome canalaire in situ peu différencié et deux ganglions lymphatiques positifs sur six. Le cancer était positif aux œstrogènes et à la progestérone, et HER-2/neu. négatif. Elle n'avait pas d'antécédents familiaux de cancer du sein et l'analyse génétique était négative pour le gène BRCA.(traduction)

 

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Patiente B

 

 

Les conditions médicales observées chez les patientes "A", "B", "C", "D" et "E" sont extraites de l'étude Long-term breast cancer risk following ovarian stimulation in young egg donors: a call for follow-up, research and informed consent" (2017), Il est important de noter que l'âge de ces femmes, au moment où le cancer du sein a été diagnostiqué, est atypique.

 


 

À l'âge de 32 ans, la patiente B a subi un cycle de stimulation ovarienne. 4 ans plus tard, à l'âge de 37 ans, on lui a diagnostiqué un cancer du sein de stade III et elle a subi une mastectomie suivie d'une chimiothérapie et d'une radiothérapie.

 

L'examen anatomopathologique a révélé un carcinome canalaire invasif et deux des 8 ganglions lymphatiques axillaires étaient positifs. La tumeur était positive aux récepteurs d'œstrogènes et de progestérone (ER+/PR+). Elle était BRCA négative et HER-2 négative. Elle n'avait pas d'antécédents familiaux de cancer du sein. (traduction)

 

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Patiente C

 

Les conditions médicales observées chez les patientes "A", "B", "C", "D" et "E" sont extraites de l'étude Long-term breast cancer risk following ovarian stimulation in young egg donors: a call for follow-up, research and informed consent" (2017), Il est important de noter que l'âge de ces femmes, au moment où le cancer du sein a été diagnostiqué, est atypique.

 


 

À l'âge de 34 ans, mariée à un homme ayant subi une vasectomie, la patiente C a subi une stimulation ovarienne en vue d'une injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) et d'une FIV.

 

Le 1er cycle n'a entraîné aucune complication. Un 2ème cycle, au cours duquel 33 ovules ont été prélevés, a donné lieu à une hospitalisation en raison d'un SHO (Syndrome d'Hyperstimulation Ovarienne) grave. Le dernier cycle, à l'âge de 35 ans, a été couronné de succès et a abouti à une naissance vivante. La patiente a décidé de faire des dons d'ovules altruiste à des femmes infertiles, et a subi trois autres cycles entre les âges de 37 et 39 ans. 8 ans plus tard, à l'âge de 47 ans, on lui a diagnostiqué un carcinome tubulaire du sein de grade 1. Elle n'avait pas d'antécédents familiaux de cancer du sein et le test génétique s'est révélé négatif. (traduction)

 

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Patiente D

 

 

Les conditions médicales observées chez les patientes "A", "B", "C", "D" et "E" sont extraites de l'étude Long-term breast cancer risk following ovarian stimulation in young egg donors: a call for follow-up, research and informed consent" (2017), Il est important de noter que l'âge de ces femmes, au moment où le cancer du sein a été diagnostiqué, est atypique.

 


À l'âge de 25 ans, la patiente D a subi le premier de trois cycles de stimulation ovarienne, en utilisant du leuprolide, de la FSH et ensuite de l'HCG.

 

À l'âge de 33 ans, on lui a diagnostiqué un cancer du sein de stade 1-2. La tumeur était ER+/PR+, un des quatre ganglions lymphatiques était positif. Le test génétique s'est révélé négatif pour le BRCA et d'autres gènes, et elle n'avait pas d'antécédents familiaux de cancer du sein. (traduction)

 

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Patiente E

 

 

Les conditions médicales observées chez les patientes "A", "B", "C", "D" et "E" sont extraites de l'étude Long-term breast cancer risk following ovarian stimulation in young egg donors: a call for follow-up, research and informed consent" (2017), Il est important de noter que l'âge de ces femmes, au moment où le cancer du sein a été diagnostiqué, est atypique.

 


À 21 ans, la patiente E a subi une stimulation hormonale et un prélèvement d'ovules pour le 1er de ses 10 cycles de dons d'ovocytes, le dernier ayant eu lieu à l'âge de 32 ans.

 

Elle a connu 3 fois un SHO. Le nombre d'ovules prélevés au cours de ces 10 cycles a varié entre 12 et 33. Un examen physique effectué avant son dernier cycle, à l'âge de 33 ans, a révélé une masse dans le sein gauche. 4 mois plus tard, une biopsie a révélé un carcinome canalaire invasif. Elle présentait de multiples métastases osseuses et hépatiques. 2 membres de sa famille ont eu un cancer du sein : une grand-tante diagnostiquée à l'âge de 38 ans et sa grand-mère à l'âge de 60 ans. La patiente E était négative pour le gène BRCA mais positive pour une mutation P13KCA.

 

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Sally

 

 

Dans le Canadian Affairs du 1er janvier 2025, Sally Rhoads-Heinrich est dépeinte par la journaliste comme "une passionnée de la maternité de substitution"

 


En 2000, Sally, une mère porteuse canadienne, a porté et mis au monde de jumeaux pour un couple du Maryland (USA). Elle a ensuite tenté de renouveler l'expérience d'être mère porteuse pour d'autres parents bénéficiaires et a subi 8 implantations d'embryons issus de fécondations in vitro mais n'a pu mener une autre grossesse à terme.

 

L'une des grossesses s'est terminé par une fausse-couche et a abouti à une chirurgie d'urgence. Elle a perdu une trompe de falope, compromettant ses propres possibilités de redevenir enceinte.

 

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Melissa

 

 

L'expérience de Mélissa est relatée dans le livre "Eggonomics - Tbe Global Market in Human Eggs and the Donors Who Supply Them" - Diane Tober - Editions Routledge p. 41

 


Melissa a partagé son dossier médical avec la chercheuse Diane Tober du projet Ovado

Avant sa sélection comme pourvoyeuse d'ovocytes, le médecin avait noté dans son dossier: "Ovaires semblant présenter un syndrome polykystique ovarien".  

 

À sa première ponction ovarienne, Mélissa a "produit" 30 ovocytes.  Elle a dû être alitée pendant une semaine après cette intervention pour "inconfort extrême" et ballonnements.

 

À chaque ponctions subséquentes le médecin a augmenté le dosage d'hormones, ce qui a eu pour effet de produire plus d'ovocytes à chaque fois en même temps qu' augmenter l'inconfort et les douleurs associées.  Après le sixième "don" d'ovocytes   elle a produit 59 ovocytes et a dû être hospitalisée pendant une semaine pour cause de ballonnements, difficultés à respirer, haute pression sanguine et caillots de sang dans les reins.

 

Non seulement le médecin savait qu'elle avait un syndrome polykystique ovarien mais il a pris avantage de cette situation et a stimulé ses ovaires de façon à tirer le plus d'ovocytes possible de cette pourvoyeuse.  Cette condition médicale fait en sorte que les ovaires des femmes atteintes du sysndrome polykystique ovarien sont particulièrement réactifs aux stimulations hormonales.  Elles sont aussi plus susceptibles que les autres de développer des complications médicales à court et à long terme.

 

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Angel

 

 

Les expériences de grossesses pour autrui (GPA) d'Angel Young sont relatées sur le site web de Radio-Canada Alberta sous le titre de "Journal d'une mère porteuse" - Geneviève Tardif - 04 mars 2025

 


Angel Young a eu 3 enfants et a ensuite décidé de rendre son corps disponible pour des grossesses pour autrui suite au décès de sa soeur qui était infertile.  Elle a fait 3 GPA pour des clients albertains et français en ayant recours à des ovocytes étrangers. 

La plus récente GPA était destinée à un couple australien et Angel avait 42 ans au moment des interventions.  Sa grossesse pour le couple australien a été confirmée après qu'Angel ait soumis son corps à 6 transferts d'embryons, 256 jours de prises d'oestrogène et injecté  301 fois de la progestérone. 

Angel a dû être admise d'urgence à l'hôpital à 6 semaines de grossesse et a fait une fausse-couche.  La journaliste n'offre pas plus de détails sur les suites de cette urgence sur la santé d'Angel et son système reproductif.

 

 

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Anna

 

Source : "Is Egg Donation Dangerous?" - Alison Motluk (2013)

 


À son quatrième don d'ovocytes, Anna a quitté la Colombie-Britannique où elle habitait et a pris l'avion accompagnée de sa mère pour se rendre à la clinique de Toronto qui l'attendait pour faire une ponction d'ovocytes.

 

Apparemment, le médecin qui la suivait aurait omis de communiquer à la clinique de fertilité qu'elle avait produit beaucoup plus d'ovocytes qu'habituellement.  Conséquemment, les doses hormonales qu'elle recevait n'ont pas été réduites.  Anna vivait loin de la clinique de fertilité et le médecin qui la suivait et procédait à l'échographie recevait ses instructions du médecin de Toronto, notamment sur la posologie des médicaments.  Ce n'est qu'à son arrivée à Toronto que le médecin qui devait extraire les ovocytes s'est aperçu qu'elle en avait beaucoup plus que prévu.

 

« Je me souviens m'être sentie très bien, tout à fait bien », se souvient Anna, en repensant à la soirée qui a suivi le prélèvement. Elle et sa mère sont même descendues dans le hall de l'hôtel pour dîner. Mais ensuite, raconte Anna, « je suis allée dans la salle de bains et j'ai vomi mes tripes ». Les choses ont empiré une fois qu'elle s'est couchée. Elle a commencé à se sentir essoufflée. Elle était ballonnée et « bouffie ». Et la douleur, qui s'étendait de sa cage thoracique à son bassin, était insupportable. Au moment de prendre l'avion pour rentrer chez elle, elle était si malade qu'elle a eu besoin d'un fauteuil roulant pour monter à bord.

 

Au cours des deux jours suivants, l'abdomen d'Anna a gonflé jusqu'à donner l'impression qu'elle était enceinte. Elle a pris cinq kilos. Elle a cessé d'uriner. Elle s'est inscrite à l'hôpital local, où elle est restée quatre jours, pendant que le personnel s'efforçait de gérer sa douleur, d'empêcher la formation de caillots sanguins et de protéger ses reins. « J'ai cru que j'allais mourir », dit-elle.

 

La journaliste Alison Motluck mentionne que certains médecins semblent minimiser les problèmes dont ils ont connaissance. Ainsi, immédiatement après le premier don d'Anna, celle-ci a commencé à vomir et à avoir des vertiges. Elle a été emmenée à l'hôpital en ambulance pour observation. Lorsque le médecin l'a laissée sortir, trois jours plus tard, il a écrit dans ses notes :  « Il s'avère qu'elle a mangé un paquet de chocolats qu'elle avait dans son sac immédiatement après le prélèvement » (Anna conteste cette information).

 

Le médecin n'a pas mentionné le SHO (syndrome d'hyperstimulation ovarienne) dans ses notes, ni dans les notes de l'hôpital au moment où elle a été réadmise pour quatre jours supplémentaires d'hospitalisation. Sa consommation et son évacuation de liquide, les médicaments qu'il a prescrits et le fait qu'il ait dû drainer 2,5 litres de liquide de son corps sont autant d'éléments qui pointent vers la présence d'un SHO. Mais les mots utilisés dans le diagnostic étaient « gêne abdominale ».

 

Cinq mois après avoir fait son dernier don, Anna a été rencontrée par la journaliste Alison Motluck : elle n'avait pas encore recommencé à avoir ses règles. « J'ai réalisé à quel point il est grave d'altérer son système reproductif », a-t-elle déclaré. Elle s'était récemment mariée et espérait avoir des enfants. « Et si je devais faire appel à une donneuse d'ovules ? », a-t-elle demandé. Elle avait tout juste vingt-trois ans.

Peu de temps après, Anna s'est vu prescrire de la metformine, un médicament souvent utilisé pour traiter le syndrome des ovaires polykystiques, un déséquilibre hormonal qui peut entraîner des menstruations irrégulières. Après son dernier don, elle a développé des symptômes de ce trouble - acné, pilosité excessive, prise de poids - et a été diagnostiquée comme souffrant d'un syndrome des ovaires polykystiques « léger ». La metformine semble l'aider, mais elle coûte 40 dollars par mois et son médecin dit qu'elle devra la prendre pour le reste de sa vie.

À son premier don, Anna a dû être drainée et a pris des médicaments pour contrer le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire et prévenir la formation d'un caillot sanguin. La deuxième fois, les médecins l'ont traitée avec une perfusion d'albumine pour restaurer son volume sanguin.

 

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Christine

 

Source : "A First-time Egg Donor's Story In 28 Pictures


Christine a un jour décidé de faire don de ses ovules pour la première fois. Elle a fait beaucoup de recherches en ligne et a choisi l'agence Egg Helpers et a été jumelée six mois plus tard avec  des parents d'intention.

Christine n'avait jamais parlé à personne ayant fait un don auparavant, mais elle voulait vraiment pouvoir aider un couple à avoir un bébé.

Lors de son rendez-vous de sélection, elle a posé des questions à son médecin sur le syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO), un état dans lequel les ovaires sont surstimulés et où du liquide s'accumule dans l'abdomen. Dans les cas les plus graves, ce syndrome peut provoquer un accident vasculaire cérébral.  Elle avait fait beaucoup de recherches à ce sujet et craignait que cela ne lui arrive. 

Son médecin a balayé l'idée. Il lui a dit qu'il s'agissait d'un syndrome très rare et qu'elle serait  surveillée de près au cours de la semaine précédant le prélèvement, avec des analyses de sang et des échographies, ce qui l'a rassurée.

 

Le 14 février 2016, Christine se rend pour la ponction ovarienne à Toronto (elle partait de Kingston en Ontario, soit 3 heures de train).  Christine avait pris des injonctions hormonales pendant 12 jours et s'était injectée la veille de la ponction, l'injection qui déclenche la maturation des follicules contenus dans les ovaires (et leur transformation en ovocytes).  Elle se sentait ballonée et épuisée.  Le lendemain matin (jour de la ponction), elle a eu du mal à marcher les 5 minutes qui la séparait de l'hôtel à la clinique:

 

"La douleur dans mon estomac devenait de plus en plus difficile à supporter. J'avais l'impression d'avoir des cailloux dans le ventre - c'était une sensation horrible, sourde et lourde qui rendait même la marche épuisante. Mon ventre était si ferme et si sensible que porter un pantalon était inconfortable, car la ceinture qui m'allait normalement parfaitement s'enfonçait dans ma peau sensible. Je voulais quelque chose pour soulager la douleur, mais je n'avais le droit de rien avaler."

 

À son réveil, après la ponction,  elle s'est sentie si mal qu'elle a pensé qu'elle n'allait pas survivre à cette intervention.  Les infirmières s'inquiétaient de sa respiration (sa saturation en O2 ne cessait de chuter jusqu'à 80 % .   Quand le personnel l'a jugé suffisamment rétablie, elle a été surpise d'ëtre autorisiée à retourner à l'hôtel.

 

Sous l'effet des médicaments elle a voulu s'arrêter à l'épicerie pour prendre de la nourriture, mais elle a failli vomir et a dû s'asseoir sur le plancher de l'épicerie pour récupérer.

 

De retour à l'hôtel la douleur était si violente qu'elle avait de la difficulté à marcher.  Le lendemain matin elle a dû se rendre à la clinique pour une échographie.   Le technicien a estimé qu'elle avait 700 ml de liquide dans l'abdomen. Son infirmière a consulté son médecin et ils ont déterminé qu'une aspiration de liquide devait être effectuée. Ils espéraient pouvoir l'hospitaliser en après midi:

 

"J'ai dû attendre jusqu'à plus de 14 heures pour l'aspiration du liquide. Cette fois, mon copain n'a pas pu m'accompagner. Cette expérience a été bien pire que ce que j'aurais pu imaginer. Tout le monde me promettait que je me sentirais beaucoup mieux une fois le liquide éliminé. La procédure elle-même a été incroyablement douloureuse. Je n'avais pas d'analgésique à part le Tylenol que l'infirmière m'avait donné deux heures avant l'aspiration.  J'ai beaucoup pleuré et je me suis sentie très gênée de pleurer. Ils n'ont pu drainer que 250 ml, mais le médecin m'a rassurée en me disant qu'il n'y avait plus de liquide. Lorsque j'ai demandé si je devais revenir pour un examen, il m'a dit que ce n'était pas nécessaire - je me porterais bien à partir de maintenant et le liquide ne devrait pas revenir."

Christine a continué de souffrir jusqu'à une semaine après l'intervention.

 

"Mon corps ne ressemble pas à ce que j'ai l'habitude de voir et c'est un peu difficile pour moi. Malgré le fait que deux autres PI (parents d'intention) souhaitent que je fasse un don, je n'en ferai pas d'autre. Je me sens très coupable d'avoir dû les refuser, mais je ne peux pas me permettre de revivre cela. Cela a eu un impact énorme sur ma santé et ma vie quotidienne et c'est injuste pour ceux qui m'entourent.

 

 

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Emma

 

Source: "EGGonomics - The Global Market in Human Eggs and the Donors Who Supply Them"  p. 75 - TOBER, D. , Routledge - 2024


Emma Chang est née en Chine sous la politique d'enfant unique du régime.  Sa mère a dû interrompre une deuxième grossesse, un garçon, sous peine de perdre son emploi.  Cette expérience a affecté Emma qui a souffert du "reproche" de la famille paternelle d'être née la première et d'être la "cause" que son père n'a pas pu avoir une descendance mâle. 

 

À l'âge adulte, Emma est venue étudier aux États-Unis.  À ce moment, elle avait pris la décision de ne jamais se marier ou avoir des enfants.  Elle mentionne que cette décision était l'une des motivations à vendre ses ovocytes.  Comme elle poursuivait une maîtrise dans une université prestigieuse (Ivy League), elle fût recrutée par l'agence "Elite Asian" et faisait partie de la section "Diamond donors", la "catégorie" de pourvoyeuses d'ovocytes la plus primée.

 

Emma témoigne que l'agence ne lui avait pas indiqué les procédures auxquelles elle devait se soumettre et a été "choquée" quand elle a reçu la boîte de médications et d'injections qu'elle devait prendre, elle qui n'avait même jamais eu recours à la pillule anti contraceptionnelle.

 

Après son premier "don" d'ovocytes, elle a senti que son corps était "différent".  Elle s'est mise à souffrir de crampes menstruelles douloureuses.  Sans qu'elle le sache, l'agence l'avait déjà jumelé à d'autres acheteurs mais elle refusa, même quand l'agence proposa de doubler la rémunération:  "je pense que mon corps est trop sensible aux hormones" leur a-t-elle dit.

 

Un mois plus tard l'agence l'a recontacté et lui a dit que des parents d'intention cherchaient un profile semblable au sien depuis plus d'un an et qu'ils étaient prêts à lui offrit 50,000$.  Elle proposa $75,000 et ils acceptèrent.  Après ce deuxième don, les douleurs menstruelles ont empiré.  L'agence l'a contacté de nouveau et elle refusa et demanda que son nom soit retiré de la banque de données, ce qui fût fait.

 

Au cours des années suivantes Emma a vu des spécialistes, des naturopathes, des médecins chinois pour essayer de savoir ce qui n'allait pas avec son corps ou comment le soigner.  Elle a aussi rencontré un partenaire avec qui elle se maria et le couple a décidé d'avoir des enfants...mais ont été incapables de concevoir.

 

Le couple a consulté un médecin spécialisé en problèmes de fertilité et elle a été diagnostiquée au stade IV d'endométriose.  Elle venait d'avoir 30 ans.  Son mari et elles sont maintenant à la recherche d'une donneuse d'ovocytes et d'une mère porteuse.  La même agence s'est proposé pour l'aider à réaliser son projet.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Janneke

 

Source:   ‘We simply don’t know’: Egg donors face uncertain long-term risks‘   , WOODRUFF, E. Stat, 28 janvier 2017

 


Janneke Parrish, 25 ans, est analyste pour Apple.  Elle s'est retrouvée infertile après son troisième don d'ovocytes.  Elle était au milieu des analyses sanguines préparatoires lorsqu'elle a eu un choc. « Ils m'ont appelée pour me dire que mon taux d'hormones était inférieur à celui de la femme intéressée par mes ovules », se souvient-elle. Elle était stérile.

 

Janneke est maintenant en ménopause.  Elle ne mets pas la faute sur les dons d'ovocytes mais admet que sa condition peut paraître curieuse sachant que sa mère avait eu une grossesse à 38 ans et qu'il n'y avait de personnes infertiles dans sa famille.

 

"Je pense qu'il faudrait mener davantage de recherches sur les effets à long terme, mais je comprends aussi la difficulté de le faire, compte tenu de l'anonymat et du fait qu'il s'agit d'une technologie relativement récente », a-t-elle déclaré. « Il est difficile de prendre une décision en connaissance de cause quand on ne sait pas quelles pourraient être les conséquences potentielles."

 

 

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Catherine

 

Source:   ‘We simply don’t know’: Egg donors face uncertain long-term risks‘   , WOODRUFF, E. Stat, 28 janvier 2017

 


Catherine Fonseca, étudiante infirmière d'origine portugaise, a choisi de faire un don d'ovocytes  à l'Association de Médecine Reproductive du New Jersey en 2014.

Après s'être injecté des hormones pour inciter ses ovaires à produire plus d'ovules pendant 10 jours,  son abdomen avait tellement gonflé qu'elle ne pouvait plus rentrer dans son pantalon.
 

À la ponction d'ovocytes, les médecins ont récolté 59 ovocytes (la plupart des pourvoyeuses produisent entre 10 et 25 ovules). 

Chacun de ces ovocytes deviendra la propriété du couple portugais qui a choisi Fonseca comme pourvoyeuse en raison de ses cheveux noirs lustrés, de ses grands yeux bruns brillants et de ses sourcils élégants et expressifs, autant de caractéristiques communes à l'ascendance portugaise.

Fonseca, qui avait 26 ans au moment du don, était motivée en partie par l'altruisme.    Elle aimait l'idée d'aider un couple à concevoir et  figurait également sur le registre de donneurs de  moelle osseuse.

Lorsqu'elle s'est rendue à la clinique pour l'intervention d'extraction des ovocytes, elle avait encore un long chemin à parcourir. L'infirmière lui a donné du Tylenol avec de la codéine après le prélèvement d'ovules et l'a renvoyée chez elle.  Quelques heures plus tard, elle se retrouvait aux urgences. Son tour de taille, qui est normalement de 28 pouces, mesurait maintenant 41 pouces. Typiquement, les ovaires sont de la taille d'une noix. Les siens avaient gonflé jusqu'à atteindre la taille d'un pamplemousse, déplaçant ses autres organes.

Les hormones ont fait monter en flèche son taux d'œstrogène et ses vaisseaux sanguins sont devenus moins perméables, provoquant des écoulements dans son abdomen. Ces conditions ont provoqué un épaississement du sang l'exposant à un risque élevé de formation de caillots à un emballement cardiaque. 

Catherine a souffert du syndrome d'hyperstimulation ovarienne (SHO). Parfois, ce syndrome nécessite une simple intervention de drainage. Dans de rares cas, les femmes en meurent.

Pour Catherine, il a fallu six mois avant qu'elle ne se sente à nouveau normale, mais elle dit qu'après le SHO, elle a commencé à rencontrer d'autres problèmes médicaux qui ne l'étaient pas auparavant : kystes ovariens, tumeurs du col de l'utérus, 25 livres de poids en trop. Plus récemment, on lui a diagnostiqué une endométriose.

Mme Fonseca et les autres donneuses d'ovules sont averties que l'hyperstimulation est un risque à court terme. Elles sont également informées des effets psychologiques immédiats du don de matériel génétique, que l'American Society for Reproductive Medicine qualifie de « complexes ». Ces mises en garde figurent dans les documents de consentement éclairé que les donneurs signent.

Mais ces documents ne contiennent aucune information sur les risques potentiels à long terme, en raison de la rareté des recherches.

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Maggie

 

Sources:  Health Effects Of Egg Donation Not Well Studied  , KFF Health News, Sandra G. Boodman, 21 juin 2016

'Being an egg donor gave me terminal cancer’ New York Post, 03 décembre 2015, Jane Ridley

 


Pendant qu'elle poursuivait des études collégiales en 2003, Maggie a eu l'idée d'agir comme pourvoyeuse d'ovocytes, à la fois pour aider une famille à avoir un enfant et aussi pour l'aider, elle et son conjoint, à se payer une maison.

Maggie a donné 9 autres fois entre 2003 et 2013 pour une rémunération totale de $20,000 (US).  Quelques mois après avoir fait son dernier don, Maggie a appris qu'elle était atteinte d'un cancer du sein stade 4 avec metastases.  Une condition médicale très rare pour une femme de son âge sans antécédent familial. Elle avait alors 34 ans et travaillait comme répartiteur au 911 à Seattle.

Quand elle a demandé à son oncologiste si ce cancer pouvait avoir été causé par ses dons d'ovocytes, celui-ci a répondu qu'il n'en savait rien et a ajouté: "Et bien, il y a des risques."

Même si Maggie croit que ses dons d'ovocytes sont la cause de ce cancer hormono-dépendant aux oestrogènes, les experts affirment que c'est impossible de le déterminer.  Les recherches à long terme sur les pourvoyeuses d'ovocytes n'ont jamais été faites bien que cette pratique existe depuis plus 30 ans.

 

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Jessica

 

Sources: "Fatal colon cancer in a young egg donor: A physician mother’s call for follow-up and research on the long-term risks of ovarian stimulation" , (2008), Jennifer Schneider, M.D., Ph.D.

 

 


La fille du Dr Schneider lui a annoncé au téléphone qu'elle avait décidé de devenir donneuse d'ovules. Elle avait vu des affiches et des annonces dans les journaux sur le campus où elle étudiait en Californie et ces cliniques annonçaient qu'elles étaient à la recherche de donneuses d'ovules.  Jessica a pensé que ce serait une bonne façon d'affirmer son indépendance financière.

 

Elle avait toujours espéré avoir des enfants et l'idée de pouvoir aider d'autres femmes à réaliser ce rêve l'attirait. Jessica était précisément le type de jeune femme ciblées par les annonceurs. C'était une étudiante d'honneur dans une université élite, polyvalente, athlétique, grande, attirante, et menait un mode de vie sain. Elle ne fumait pas, faisait de l'exercice et dansait, et était végétarienne.

 

L'agence avait assuré qu'elle avait recours à une clinique FIV réputée et des médecins expérimentés. Elle savait qu'il y avait un risque habituel de saignement ou d'infection lors du prélèvement des ovules, mais sinon, l'agence lui affirmait qu'il n'y a pas de problème. Le protocole utilisé était typique pour l'époque ; il comprenait 250 mg de leuproréline en injection sous-cutanée deux fois par jour pendant 2 à 3 semaines, 3 ampoules de Pergonal par jour, et 10 000 unités de hCG en injection intramusculaire.

 

Le premier cycle s'est bien déroulé et une grossesse en a résulté. Peu de temps après, l'agence l'a contactée pour un second receveur. Jessica s'apprêtait à déménager d'une côte des États-Unis à l'autre, alors elle a d'abord décliné. Mais cette fois, parce qu'elle était une donneuse d'ovules « confirmée », l'agence lui a offert beaucoup plus d'argent. C'était trop beau pour refuser. En tout, elle a fait trois cycles de prélèvement d'ovules en quelques mois. D'autres grossesses en ont résulté.

 

Quatre années plus tard Jessica était maintenant étudiante en cinéma, ainsi que compositrice. De retour d'un voyage au Japon, elle a commencé à se plaindre de douleurs abdominales. Une tentative de coloscopie a échoué en raison d'une obstruction intestinale sévère. Un scanner de son abdomen a révélé l'implication tumorale de son côlon et de ses deux ovaires ainsi qu'une carcinomatose péritonéale. L'analyse histologique des échantillons de biopsie a confirmé un cancer du côlon généralisé. Deux ans plus tard, après une chimiothérapie, une chirurgie et des radiations palliatifs pour les métastases osseuses et cérébrales, Jessica est décédée en juillet 2003. Elle avait 31 ans. Un test génétique ultérieur de son tissu n'a révélé aucune prédisposition génétique au cancer du côlon.

 

La mère de Jessica s'est impliquée dans la recherche et milite depuis plusieurs années pour la création d'un registre des pourvoyeuses d'ovocytes afin de pouvoir faire un suivi à long terme de ces jeunes femmes et documenter les risques à court, moyen et long terme de ces interventions.

 

 

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Amelia

 

Sources:

L'expérience d'Amelia est relatée dans le livre "Eggonomics - Tbe Global Market in Human Eggs and the Donors Who Supply Them" - Diane Tober - Editions Routledge p. 96

 

 


Amelia est une jeune fille de Caroline du Sud qui a été conçue avec don de sperme et élevée par une mère célibataire.

 

Elle a fait des études pour devenir infirmière et s'est intéressée tôt aux dons d'ovocytes car elle était sensible au deuil de sa mère qui avait vécu une grossesse ectopique et ne pouvait plus concevoir.  À 23 ans elle a contacté une agence.  Elle a été acceptée dans leur programme et a été choisie immédiatement par un couple de portugais (elle était elle-même d'origine portugaise et correspondait aux caractéristiques physiologiques souhaitées par la mère cliente).

 

Ayant été conçue par don de sperme, elle souhaitait que les enfants nés de son don puissent avoir accès à leurs origines à 18 ans, mais l'agence lui a indiqué que ce n'était pas possible.

 

Au septième jour d'injections hormonales (en général les pourvoyeuses d'ovocytes doivent en recevoir pendant une période de 12 à 14 jours), elle a ressenti un ballonement intense.  Les injections sont devenues si douloureuses qu'elle a dû se résoudre à se les administrer couchée sur le plancher au cas où elle perdrait connaissance.

 

Au 10ème jour, la clinique l'a informé que son taux d'oestrogène était dangereusement élevé.  On lui a ordonné de cesser les injections et de s'administrer l'injection qui déclencherait l'ovulation dès le lendemain pour pouvoir pratiquer la ponction dès que possible.

 

Après avoir extrait les ovocytes, la clinique a autorisé son retour à la maison.  Dès qu'elle fût de retour chez elle, Amelia ne cherchait qu'à pouvoir se reposer et dormir.  En se rendant aux toilettes, elle a perdu connaissance et s'est réveillée sur le plancher.  Dès qu'elle a pu elle téléphoné à l'infirmière de la clinique qui lui a conseillé de boire des liquides.  Après quelques heures une douleur intense s'est manifesté au point où elle a penser que les douleurs d'une crise cardiaque devait ressembler à cette douleur.  Elle a rappelé l'infirmière qui lui a conseillé cette fois de prendre du Tylenol et de la codeine.

 

Au bout de quelques temps de douleurs insupportables, sa co-locataire l'a amenée aux urgences.  On lui a administré du fentanyl pour soulager la douleur, mais elle la ressentait encore.  Des ultrasons ont confirmé des saignements aux ovaires.  Cette expérience lui a failli lui coûter ses ovaires (elle souhaitait avoir des enfants plus tard).

 

Après cette expérience douloureuse, l'agence a continué de l'appeler pour qu'elle renouvelle l'expérience parce qu'elle l'avait déjà jumelé avec un autre de couple-clients portugais.

 

Pendant les y mois qui ont suivi elle a vécu des cauchemars, a perdu du poids, ne dormait presque plus, ne mangeait presque plus.  Elle s'est résigné à consulter un psycholoque qui lui a prescrit des anti-dépresseurs et a diagnostiqué un choc prost-traumatique.

 

Amelia avait produit 59 ovocytes et obtenu une compensation de $5000 pour ce don.  Ses frais médicaux se sont élevés à $14,000.

 

 

 

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Sana

 

Sources:

Un recours collectif a été initié par Sana Tialba contre une clinique ontarienne (Toronto) 

 

 


Notre traduction

 

"J'ai fait deux dons d'ovules et ma deuxième expérience à Toronto a été dévastatrice.
La clinique a mis en place un protocole agressif, 40 ovules (ont été prélevés), ce qui est dangereux. 

J'ai souffert de douleurs extrêmes et j'ai été incapable de marcher normalement pendant des semaines.
Lorsque je me suis plainte, on m'a répliqué: « D'autres femmes
donnent encore plus d'ovules sans problème ».  

Aujourd'hui, un avocat de Toronto prépare un recours collectif contre les pratiques dangereuses des cliniques de fertilité.
Pour obtenir gain de cause, nous avons besoin du témoignage de plusieurs femmes ayant subi une surstimulation ou une ou de négligence dans une clinique de Toronto/Ontario. "

 

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Emmanuelle

 

Sources: Emmanuelle est une pourvoyeuse d'ovocytes québécoise ayant participé  aux consultations de la thèse doctorale  de K. Lavoie (p. 262)

 

 


Extrait:

"Il y a des risques dont on ne m’avait pas parlé, comme la baisse de vision. Il semblerait que j’ai perdu de la vision dans un oeil. Les hormones sont en train de baisser et ma vue a recommencé à devenir bonne. Ils m’ont dit que les hormones pouvaient modifier la vision. Temporairement ou de façon permanente. "