Chercheurs :Jennifer Lahl, Kallie Fell, Kate Bassett, Frances H. Broghammer, William M. Briggs

 

Cohorte observée : 96 mères porteuses (âge médian 34 ans) ont été interviewées sur leur expérience médicale de grossesses. Elles témoignent de leurs expériences de grossesses pour autrui (GPA)(141 au total) et de leurs expériences de grossesses spontanées pour elles-mêmes (236 au total). Les participantes ont pratiqué des GPA dans un cadre commercial (en Califonie). Les participantes ont reçu en moyenne 37,000$ US pour leur GPA.

 

Conclusions de l'étude : (notre traduction): Une GPA a trois fois plus de chances de se solder par une césarienne (p<0,0001) et cinq fois plus de chances d'accoucher à un âge gestationnel plus précoce (p<0,0001).

 

Les dépressions post-partum :

 

Cette étude a démontré que les femmes étaient significativement plus susceptibles de souffrir de dépression post-partum après l'accouchement d'un enfant issu d'une grossesse pour autrui qu'après l'accouchement d'un enfant issu d'une grossesse pour elles-mêmes. Il est concevable de penser que le fait de se départir d’un nourrisson après en avoir pris soin et porté pendant 9 mois suscite un sentiment de perte, de deuil ou d’abandon.

 

Il est intéressant de faire un lien avec une affirmation des chercheurs de l'étude “Not my child to give away”: A qualitative analysis of gestational surrogates’ experiences" citée plus haut sur cette page. En effet, les chercheurs justifiaient le recours aux fécondations in vitro (FIV) dans les GPA pour éviter des "risques psychologiques imprévisibles" d'attachement à l 'enfant de la part de la mère porteuse (la FIV permet d'utiliser un ovocyte étranger à son corps). Hors les données de cette étude suggèrent au contraire que les dépressions post-partum sont augmentées significativement dans les situations de GPA même avec un recours à des FIV. Autrement dit, le fait que l'enfant n'est pas lié génétiquement à la mère porteuse ne diminue pas la dépression post-partum. Cette conclusion laisse entendre que des risques médicaux sont inutilement induits aux mères porteuses sous prétexte de réduire l'attachement.

 

Dans l'ensemble, les femmes étaient plus susceptibles d'avoir des conséquences négatives lors d'une GPA que pour leur propres grossesses.

Autres détails : Cette étude compare les répercussions sur la santé des femmes qui ont pratiqué une ou plusieurs GPA en ayant recours à des techniques de Fécondation In Vitro aux États-Unis. Des effets différents de ces types de grossesses ont été observés sur la santé de ces femmes et des nouveaux nés comparées aux grossesses qu'elles ont mené pour elles-mêmes.

 

Grossesse spontanée

 

Le risque de   est X    fois plus élevé pour une GPA avec FIV que pour une grossesse naturelle (spontanée).

 

 

 

Chercheurs :Velez MP, Ivanova M, Shellenberger J, Pudwell J, Ray JG.

 

Ann Intern Med. 2024 Nov;177(11):1482-1488. doi: 10.7326/M24-0417. Epub 2024 Sep 24. Erratum in: Ann Intern Med. 2025 Feb 18. doi: 10.7326/ANNALS-25-00347. PMID: 39312777.

 

Cohorte observée :

 

GROUPE 1 : 937 938 (97,7 %) grossesses (avec naissance vivante unique) étaient issues d'une conception non assistée (grossesses spontanées).

GROUPE 2: 20,958 (2.2%) grossesses (avec naissance vivante unique) avaient eu recours à une fécondation in vitro (FIV).

GROUPE 3: 956 (0.1%) grossesses pour autrui (avec naissance vivante unique) avaient eu recours à une FIV.

 

Autres détails :

Les chercheurs suggèrent que l'augmentation du risque de morbidité sévère maternelle dans le cadre d'une grossesse pour autrui pourrait-être imputable à l'implantation d'un embryon conçu avec des ovocytes étrangers au corps de la mère porteuse et que le fait d'avoir un embryon non autologue peut augmenter ce risque, notamment en raison de mécanismes immunologiques .

 

Les chercheurs font remarqué que l'étude a exclu les grossesses multifœtales, fréquentes après une FIV et pour lesquelles les risques d'issue défavorable sont plus élevés. Par conséquent, les résultats défavorables pour la mère et le nouveau-né peuvent avoir été sous-estimés dans cette étude.

 

Malheureusement les chercheurs n'ont pas eu accès à des informations importantes concernant la provenance des ovocytes (ovocytes autologues ou allogénique). Un ovocyte autologue est un ovocyte provenant de la même personne. Dans le cadre d'un traitement de fertilité, l'ovocyte autologue désigne un ovocyte prélevé sur la femme elle-même, contrairement à un ovocyte de donneuse (ovocyte allogénique), qui provient d'une autre personne.

Sélectionnez une complication de grossesse

 

 

 

Une grossesse avec x a x fois plus de probabilités de survenir dans une grossesse avec FIV que pour une grossesse naturelle.

 

Une grossesse avec   a x fois plus de probabilités de survenir si une fécondation in vitro (FIV) a été utilisée dans le cadre d'une grossesse pour autrui (GPA)

 

FIV : Fécondation in vitro

GPA : Grossesse pour autrui

 

Un taux de morbidité maternelle sévère désigne la fréquence des complications graves survenant chez les femmes pendant la grossesse, l'accouchement ou la période post-partum, et qui mettent en danger leur vie ou leur santé.

 

Une césarienne "élective" est une césarienne planifiée, c'est-à-dire une opération chirurgicale pratiquée pour la naissance du bébé, programmée à l'avance, généralement pour des raisons médicales ou personnelles. Contrairement à une césarienne d'urgence, qui est réalisée en cas de complications imprévues pendant le travail ou l'accouchement, la césarienne élective est décidée avant le début du travail.

 

Chercheurs :Pavlovic, Z., Hammer, K.C., Raff, M. et al. Comparison of perinatal outcomes between spontaneous vs. commissioned cycles in gestational carriers for single and same-sex male intended parents.

 

J Assist Reprod Genet 37, 953–962 (2020). https://doi.org/10.1007/s10815-020-01728-3

 

Cohorte observée :

 

Cette recherche a recensé 78 grossesses pour autrui avec fécondation in vitro (FIV) et 71 grossesses spontanées sur la même population de femmes. Les grossesses spontanées étaient des grossesses pour elles-mêmes. Les chercheurs ont tenu compte de l'âge de la mère porteuse au moment de la grossesse.

Résultats: Le recours aux Fécondation in Vitro est significativement associé à des conséquences périnatales défavorables (25,6 % contre 9,9 % ; p = 0,02) et à un âge gestationnel moyen inférieur (38,7 ± 1,5 contre 39,4 ± 0,9 ) par rapport aux grossesses spontanées. Une grossesse ayant recours à une FIV est un prédicteur indépendant significatif d'une naissance prématurée.

Autres détails :

 

Les chercheurs ont écarté de leur étude les grossesses ayant donnée naissance à des jumeaux. Cette exclusion est importante car les GPA avec FIV sont réputées augmenter le taux de grossesses gémélaires et ces dernières sont réputées être associées à une augmentation de risques pour la santé de la mère et la santé des nouveau-nés, notamment les naissances prématurées.

 

Il est important de mentionner que les effets sur la santé de la mère ne sont pas répertoriés dans cette étude. Les conséquences périnatales défavorables sont souvent liées à la détérioration des conditions de santé la mère.

Risques de conséquences périnatales défavorables

 

MÈRES PORTEUSES: Grossesses spontanées (grossesses pour elles mêmes)

 

MÈRES PORTEUSES: Grossesses pour autrui avec fécondation in vitro

Chercheurs :Storgaard M, Loft A, Bergh C, Wennerholm UB, Söderström-Anttila V, Romundstad LB, Aittomaki K, Oldereid N, Forman J, Pinborg A.

 

BJOG. 2017 Mar;124(4):561-572. doi: 10.1111/1471-0528.14257. Epub 2016 Sep 5. PMID: 27592694.

 

Cohorte observée :

 

Une recherche systématique a été effectuée dans les bases de données PubMed, Cochrane et Embase de 1982 à 2016. Les résultats primaires étaient les troubles hypertensifs de la grossesse, la pré-éclampsie (PE), le diabète gestationnel, l'hémorragie post-partum, la césarienne, la naissance prématurée, l'insuffisance pondérale à la naissance et l'insuffisance pondérale par rapport à l'âge gestationnel.

Trente-cinq études répondaient aux critères d'inclusion. Un modèle à effets aléatoires a été utilisé pour les méta-analyses.

Autres détails :

 

Les critères d'inclusion étaient des études originales comprenant au moins cinq grossesses avec don d'ovocytes avec un groupe de contrôle de grossesses conçues par FIV/ICSI conventionnelle ou conception spontanée, et des séries de cas avec >500 cas rapportant une ou plusieurs des complications sélectionnées. Les études ne tenant pas compte de la pluralité des cas ont été exclues.

 

 

Risques de conséquences périnatales défavorables

 

Grossesses avec FIV et ovocyte autologue

 

Grossesses avec fécondation in vitro et ovocyte allogénique

 

Le recours à un ovocyte étranger augmente de 2.11 fois le risque de pré-éclampsie pendant la grossesse. À noter que le seul fait de recourir à une FIV augmente déjà le risque pré-éclampsie en comparaison d'une grossesse naturelle (spontanée). Les risques de naissance prématurée et de faible poids de naissance chez les singletons étaient respectivement de 1,75 (IC à 95 %, 1,39-2,20) et de 1,53 (IC à 95 %, 1,16-2,01).

Chercheurs : Irene Woo, M.D.a irene.woo@med.usc.edu, Rita Hindoyan, M.D.a Melanie Landay, M.D.a Jacqueline Ho, M.D.a, Sue Ann Ingles, Ph.D.b Lynda K. McGinnis, Ph.D.a, Richard J. Paulson, M.D.a Karine Chung, M.D., M.S.C.E.a

 

J Assist Reprod Genet 37, 953–962 (2020). https://doi.org/10.1007/s10815-020-01728-3

 

Cohorte observée :

 

124 mères porteuses ayant mené 494 grossesses (une moyenne de 4 grossesses par femme). Parmi ces grossesse les chercheurs ont recensé 103 GPA avec fécondation in vitro (FIV) et 249 grossesses spontanées (grossesses pour elles mêmes).

Autres détails :

 

Conclusions de l'étude (notre traduction): "Les naissances par grossesse pour autrui présentaient des complications obstétricales significativement plus élevées, notamment le diabète gestationnel, l'hypertension, le recours à l'amniocentèse, le placenta praevia, la nécessité de prendre des antibiotiques pendant le travail et la césarienne."

 

Résultats:

 

Les résultats des grossesses par mère porteuse et des grossesses spontanées étaient significativement différents (P<.001), les grossesses par mère porteuse étant plus susceptibles de déboucher sur des grossesses gémellaires : 33 % contre 1 %. Les taux de fausses couches et de grossesses extra-utérines étaient similaires. Parmi ces grossesses, il y a eu 352 naissances vivantes de singleton : 103 obtenues à partir d'embryons commandés et 249 conçues spontanément. Les naissances issues de mères porteuses présentaient un âge gestationnel moyen inférieur à l'accouchement (38,8 ± 2,1 contre 39,7 ± 1,4), des taux plus élevés de naissance prématurée (10,7 % contre 3,1 %) et des taux plus élevés d'insuffisance pondérale à la naissance (7,8 % contre 2,4 %). Les nouveau-nés issus d'une maternité de substitution avaient un poids de naissance inférieur de 105 g en moyenne. Les complications obstétricales étaient significativement plus nombreuses chez les mères porteuses, notamment le diabète gestationnel, l'hypertension, le recours à l'amniocentèse, le placenta praevia, la nécessité de prendre des antibiotiques pendant le travail et la césarienne.

 

 

Risques de conséquences obstétricales défavorables

 

Le risque de complication de X est X fois plus élevé pour une grossesse pour autrui avec fécondation in vitro que pour une grossesse spontanée, chez les mêmes femmes

 

Grossesse spontanée (naturelle)

 

Grossesses pour autrui avec Fécondation in vitro