La "préservation" de la fertilité : mirage transhumaniste ?

 

Cette section traite de la préservation des gamètes et des tissus ovariens ou testiculaires  pour les adolescents qui ont reçu des inhibiteurs de puberté en tant que traitements de leur dysphorie de genre.

 

 

 L'industrie de la fertilité utilise les termes "préservation de la fertilité" pour faire référence à la préservation de gamètes ou de tissus ovariens ou testiculaires. 

 

De nombreux chercheurs et professionnels oeuvrant pour cette industrie ont pourtant reçu une formation médicale spécialisée. Ils ont appris dans leur formation académique que la fertilité est définie médicalement comme étant l' "aptitude à la procréation, tant chez l'homme que chez la femme."  Ils utilisent pourtant cette expression de façon trompeuse pour référer à la cryopréservation de gamètes ou de tissus ovariens ou testiculaires, sachant mieux que quiconque que l'aptitude à la procréation des individus concernés est souvent compromise irrémédiablement. C'est d'ailleurs la raison qui justifie ces interventions. Ils savent également qu'elles ne garantissent aucunement une procréation.

 

L'industrie pharmacologique semble avoir imposé ce langage aux chercheurs, car la plupart des études et des recherches l'utilisent.  Nous utilisons sur ce site les expressions scientifiques justes qui décrivent la réalité objective de ces interventions: cryopréservation des gamètes, des ovocytes, des spermatozoïdes, des tissus ovariens ou testiculaires.

 

 

La stérilisation : une pratique profitable pour la pharmaceutique AbbVie

 

 

Sans appuyer la GPA, tous peuvent évidemment éprouver la plus sincère compassion envers les personnes souffrant d'infertilité et d'un désir légitime de parentalité. Pour cette raison, il nous paraît particulièrement affligeant, voire répugnant, que des intervenants actifs dans la recherche sur la GPA, adoptent également une position en faveur de traitements réputés causer l'infertilité chez des jeunes gens souffrant de dysphorie de genre et vont jusqu'à proposer d'avoir recours à la GPA comme "moyen" alternatif pour devenir parents.

 

Ces intervenants savent qu'ils ne préservent pas l'aptitude à procréer de ces adolescents et que les traitements trans-affirmatifs compromettent souvent la fertilité de façon irréversible. Ils proposent de 'préserver la fertilité', mais la réalité objective et médicale est qu'ils proposent des traitements qui entraînent la stérilité, pour ensuite amener à considérer des interventions visant à "préserver" leurs gamètes, tout en ignorant le taux de réussite de ces procédures.

 

L'illustration ci-haut représente le processus des traitements médicaux "d'affirmation de genre" proposés aux jeunes filles mineures éprouvant de la confusion ou en questionnement sur leur "identité de genre". Les interventions qui nécessitent l'administration d'agonistes de la GnRH (ou gonadolibérine) sont illustrés par un flacon de Lupron (la pharmaceutique Abbvie commercialise le Lupron).

 

Dans une perspective de croissance de profits décomplexée, on peut convenir qu'il s'agit de stratégies commerciales particulièrement rentables: les mêmes molécules synthétiques qui servent à stériliser des patients "fertiles" servent également aux fécondations in vitro, sans aucune garantie d'efficacité.

 

On peut aisément constater par ce schéma qu'Abbvie cumule les profits d'un bout à l'autre de la chaîne des interventions: c'est le même produit pharmaceutique, le Lupron, qui est administré aux adolescents pour inhiber leur puberté (et qui les stérilise) et qui sert à induire une ménopause artificielle aux femmes avant l'implantation d'embryons dans le cadre d'une Fécondation in Vitro (F.I.V.) ou avant le prélèvement de leurs ovocytes.  L'objectif de ces médicaments est d'inhiber la production hypophysaire de gonadotrophines

 

La cryoconservation

 

 

 

Les stades de la puberté

L'adolescence humaine est divisée en 4 stades de développement pubertaire (le stade Tanner 1 correspond à la pré-adolescence). 

 

Aux stades de développement Tanner 1 et 2, les adolescents ne sont pas en mesure de produire des gamètes matures (ovocytes et spermatozoïdes). Conséquemment, les techniques de reproduction assistées ne peuvent leur être utiles à moins d'attendre qu'ils soient au stade Tanner 3 ou 4.

 

Si leur puberté est bloquée à ce stade de développement pubertaire, l'option qui leur est suggérée est de prélever des tissus ovariens ou testiculaires en vue de leur cryo-préservation.  L'efficacité de ses interventions est analysée un peu plus loin sur cette page.

 

Ces tissus seront cryoconservés pendant plusieurs années jusqu'à ce que l'adolescent parvenu à l'âge adulte souhaite avoir des enfants issus de ses gênes en ayant recours à une greffe autologue de ses tissus ovariens ou testiculaires.

 

 

La cryoconservation des tissus ovariens

 

La cryoconservation du tissu ovarien permet de prélever la partie de l'ovaire qui produit les ovules, appelée cortex ovarien, avant le traitement d'une patiente, pour ensuite la congeler et la stocker. Le tissu peut être transplanté des années plus tard pour permettre une grossesse. Ces options sont offertes aux jeunes patientes atteintes de cancer dans leur pré-adolescence. Elles sont maintenant offertes aux jeunes filles à qui on a volontairement bloqué la puberté dans le cadre d'interventions de médecine trans-affirmative.

Cette intervention vise à augmenter les possibilités de grossesse pour ces jeunes patientes quand elles auront atteint l'âge adulte et souhaiteront devenir mères. La préservation du tissu ovarien a comme objectif que le corps se remette à produire des hormones féminins. Les ovaires endommagés sont souvent incapables de produire l'œstrogène ou la progestérone, ce qui oblige la femme à suivre une thérapie hormonale. Qu'en est-il concrètement?

 

 

Taux de succès (naissances vivantes) avec cryoconservation des tissus ovariens

L'étude "Determinants of transplantation success with cryopreserved ovarian tissue: data from 196 women of the FertiPROTEKT network" (2022) rapporte un taux de naissances vivantes de 26.5% en utilisant la méthode de cryoconservation des tissus ovariens.  Certaines de ces naissances ont exigé plusieurs transplantations de tissu ovarien et/ou le recours à la fécondation in vitro.

 

Il est cependant impossible de tirer quelques conclusions que ça soit à partir de cette étude pour les enfants qui ont reçu des bloqueurs de puberté parce que les patientes étaient âgées de 17 à 44 ans au moment de la cryoconservation de leurs tissus ovariens. Vraisemblablement, aucune des patientes de l'étude n'était au stade Tanner 1 ou 2.

 

Une méthode expérimentale, même chez les adultes  

 

Les plus récentes lignes directrices de l'ESHRE (European Society of Human Reproduction and Embryology) qualifient la cryoconservation des tissus ovariens (OTC) de méthode "innovante" pour les femmes post-pubères (p.112) 2. Elle est cependant considérée comme une technique acceptable par les lignes directrices de l'American Society for Reproductive Medicine.

 

Cryoconservation des tissus ovariens au stade Tanner 1 ou 2

La cryoconservation d'ovocytes est la méthode recommandée chez les jeunes filles s'identifiant au sexe masculin à condition qu'elles aient atteint un stade de maturité des ovaires et qu'elles aient eu leurs règles.  Les règles apparaissent normalement au stade de Tanner 4.  

 

"Il n'existe aucune étude évaluant l'efficacité et la sécurité de l'utilisation ultérieure de tissu ovarien cryoconservé dans cette population."3

 

Les jeunes filles dont on a bloqué la puberté en induisant volontairement un dysfonctionnement de leur hypophise se font offrir ce type de traitements pour soi-disant "préserver leur fertilité" sans que les médecins qui offrent ces traitements aient la moindre idée de leur efficacité ou de leur sécurité.

 

Jennifer Lahl rapporte que dans l'ensemble de la littérature scientifique seulement 3 cas de jeunes filles ayant donné naissance grâce à une greffe autologue de tissus ovariens ont été rapportés, quoique l'une d'elle a dû recourir à une fécondation in vitro.  Il est important d'ajouter que ces jeunes filles étaient des patientes en pédiatrie ce qui veut dire qu'elles étaient traitées pour des maladies spécifiques (comme le cancer par exemple).  Aucune d'elle n'était trans-identifiée. 

 

Il n'existe, pour le moment (2024), aucune donnée, aucune étude faisant état de naissances vivantes grâce à une auto-greffe de tissus ovariens chez la population de jeunes filles trans-identifiées.

 

 

 

 

Du côté des garçons

 

 

 

L'étude suédoise  (2021): Sperm quality in transgender women before or after gender affirming hormone therapy-A prospective cohort study signale la très faible qualité du sperme et un pourcentage élevé d'anomalies du sperme, en particulier chez les personnes qui avaient déjà reçu des "thérapies hormonales d'affirmation de genre". La thérapie hormonale d'affirmation du genre (GAHT) pour les garçons transidentifiés consiste le plus souvent en une combinaison d'œstrogènes et d'une suppression continue de l'activité testiculaire avec ou sans blocage des récepteurs androgéniques périphériques (bloqueurs de puberté).

 

La capacité des mineurs à consentir à ces traitements

 

Pour ceux et celles dont la puberté n'a pas été bloquée aux stades Tanner 1 ou 2, la cryoconservation de gamètes peut être présentée par les médecins traitant comme une option, mais les études disponibles démontrent que très peu d'adolescents y ont recours.  

 

S'il est relativement facile de fournir du sperme pour les garçons trans-identifiés, l'extraction d'ovocytes est une intervention beaucoup plus invasive pour les jeunes filles trans-identifiées.  Malgré cela, plusieurs études 4 5 6 ont rapporté que moins de 10 % des garçons transidentifiés avaient recours à la cryoconservation de sperme, certains citant le coût élevé et le délai occasionné sur les traitements hormonaux d'affirmation de genre. 

 

Dans l'étude " Rates of Fertility Preservation Use Among Transgender Adolescents", (2020) Pang et Al. rapportent qu'aucune des 49 jeunes filles trans-identifiées faisant partie de la cohorte étudiée n'a tenté de cryoconserver du tissu ovarien ou des ovules, tandis que 62% des garçons trans-identifiés l'ont fait (33 sur un total de 53).

 

L'article allemand " Desire to Have Children Among Transgender People in Germany: A Cross-Sectional Multi-Center Study " (2018)  rapporte que seuls 9,6 % des garçons trans-identifiés et 3,1 % des adolescentes trans-identifiées (à qui on avait proposé des moyens de cryoconservation) avaient pris des mesures pour cryoconserver des gamètes ou des tissus. 

 

Nous ignorons à quel pourcentage d'adolescentes et d'adolescents sont proposés ces interventions.

Les adolescents visés par ces traitements, de l'aveu même des experts qui soutiennent ces interventions, ne sont pas en mesure de souscrire à un consentement éclairé, à cause des effets cumulés d'une maturation inachevée des fonctions de leur cortex pré-frontal et des co-morbidités psychologiques et psychiatriques observés chez ces patients, y compris une sur-représentation des adolescentes autistes 7. 

 

L'extrait vidéo ci-bas (sous-titré en français) a été transmis à un journaliste états-uniens par une source anonyme et a fait l'objet d'un communiqué de presse aux médias en mars 2024 - (notre traduction) :

 

"De nouvelles fuites provenant du principal organisme mondial de santé transgenre ont révélé que les cliniciens qui déterminent la manière dont la « médecine du genre » est réglementée et pratiquée dans le monde entier violent systématiquement l'éthique médicale et le consentement éclairé. Les dossiers, qui ont été divulgués au sein de l'Association professionnelle mondiale pour la santé des transgenres (WPATH), ont été publiés aujourd'hui par le groupe de réflexion Environmental Progress, basé aux États-Unis."

 

Dans cet extrait des experts de l'Association professionnelle mondiale pour la santé des transgenres (WPATH) discutent de l'incapacité cognitive des enfants à consentir à ces traitements.

 

D'autres extraits et documents issus de cette fuite journalistique sont disponibles sur le site web et certains ont été traduits en français.

 

 

 

 

Pour l'industrie du transhumanisme, L'ADOPTION EST "SEXISTE, RACISTE, TRANSPHOBE, HOMOPHOBE ET IMPÉRIALISTE"

 

Un prosélyte, actif défenseur de ces technologies, ira jusqu'à publier un article dénonçant l'adoption en tant qu'alternative "sexiste, raciste, impérialiste" à la procréation pour les jeunes transgenres, "compte tenu de l'impact des soins médicaux d'affirmation du genre sur la fertilité". 

 

Pour le marché du transhumanisme et ses apôtres, un système de solidarité sociale envers un enfant dépourvu de parents (l'adoption) est appelé "une industrie" parce qu'il y a des frais associés à l'adoption, afin de prévenir le trafic d'enfants et s'assurer que cet enfant ne sera pas remis à des personnes malveillantes. 

 

Florence Ashley

"Reflecting on the Rhetoric of Adoption in Trans Youth Care" - 2023


Avatar

"It is critical for trans youth studies to take seriously adoption’s potential for harm and ongoing role in oppression and injustice. Adoption, both past and present, is inextricable from regimes of coercion, violence, sexism, homophobia, transphobia, racism, and imperialism."

 

 

Non seulement le marché du transhumanisme stérilise des adolescents (au nom de leur "bien-être"), mais elle s'assure que ces adolescents devenus adultes, n'adopteront pas des enfants vulnérables mais auront plutôt recours à des mères porteuses...

 

2 "Before OTC can be considered an established (or standard) procedure, more data should be available, mainly on the effectiveness in restoring fertility and long-term safety for patients and their children. "

3Guideline of the European Society of Human Reproduction and Embryology (2020) , "Female fertility preservation" p.115

4Chen D, Simons L, Johnson EK, Lockart BA, Finlayson C. Fertility preservation for transgender adolescents. J Adolesc Health. 2017; 61(1): 120-123.

5 Nahata L, Tishelman AC, Caltabellotta NM, Quinn GP. Low fertility preservation utilization among transgender youth. J Adolesc Health. 2017; 61(1): 40-44.

6Auer MK, Fuss J, Nieder TO, et al. Desire to have children among transgender people in Germany: a cross-sectional multi-center study. J Sex Med. 2018; 15: 757-767.

7Ces traitements ne sont pas appuyés par des preuves solides concernant leur efficacité: "The University of York systematic review found no evidence that puberty blockers improve body image or dysphoria, and very limited evidence for positive mental health outcomes, which without a control group could be due to placebo effect or concomitant psychological support." The Cass Review, (2024) p. 179. La Suède, la Finlande et le Royaume-Uni en ont banni leur utilisation en dehors des protocoles de recherches cliniques.