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Étude de 2025

La dernière étude publiée au Canada s’est penchée spécifiquement sur la santé mentale maternelle. Intitulée « New-Onset Mental Illness Among Gestational Carriers » et publiée dans le Journal of the American Medical Association (une revue à comité de lecture reconnue et respectée), cette étude utilise les mêmes données issues de la cohorte de 2024. La Dre Velez y conclut que « les mères porteuses étaient plus susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie mentale pendant et après la grossesse. »

Le nombre de grossesses analysées passe de 863 017 dans l’étude de 2024 à 767 406 dans l’étude de 2025. Cette réduction est significative : les femmes ayant des antécédents de maladie mentale ont été exclues. Parmi ces chiffres, 758 grossesses étaient des gestations pour autrui (GPA). 178 femmes étaient mères porteuses ayant déjà souffert de troubles mentaux ; ces femmes ont d’abord été exclues de l’étude, mais pas de la GPA elle-même. Il est important de comprendre qu’au Canada, un dépistage psychologique de la mère porteuse et des parents d’intention est exigé avant la conception. Ce n’est pas une obligation légale, mais c’est considéré comme indispensable selon l’étude.

(Le modèle britannique de GPA dite « altruiste » est largement suivi au Canada. Les agences exigent une évaluation psychologique, mais la présence d’idées suicidaires ou d’une dépression ne disqualifie pas nécessairement une femme souhaitant porter une grossesse pour autrui, même si elle en est déjà à plusieurs GPA via une agence reconnue. Les « parcours indépendants » – accords conclus sans agence – sont également autorisés.)

L’étude suggère « que les mères porteuses étaient plus susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie mentale pendant et après la grossesse », ayant observé que « une nouvelle maladie mentale est apparue chez 236 mères porteuses ».

Vous vous souvenez de l’étude de 2022 portant sur 96 mères porteuses ? Celle-ci avait révélé que les mères porteuses étaient « significativement plus susceptibles de souffrir de dépression post-partum après la naissance d’enfants issus d’une GPA que pour leurs propres enfants ». Étant donné les omissions et le fait qu’une dépression post-natale augmente le risque d’en refaire lors de grossesses ultérieures, il est positif qu’une analyse complémentaire ait été réalisée.

La Dre Velez a réintroduit le groupe des 178 mères porteuses (19 %) ayant des antécédents de troubles mentaux :

« Dans l’étude actuelle, 19,0 % des mères porteuses avaient un diagnostic documenté de maladie mentale avant la grossesse. Parmi elles, 10,7 % avaient des antécédents de maladie mentale diagnostiquée lors d’un passage aux urgences ou d’une hospitalisation, ce qui aurait pu les rendre inéligibles comme mères porteuses. »

Mais cela ne les a pas empêchées de porter une grossesse pour autrui. Fait important : un trouble mental déjà connu ayant nécessité une évaluation d’urgence ou une hospitalisation n’a pas empêché 19 femmes de passer l’évaluation psychologique et de devenir mères porteuses.

Donc, même sans antécédents, une grossesse pour autrui peut entraîner l’apparition d’une maladie mentale. Et si vous aviez déjà des antécédents, vous pouviez quand même être autorisée à porter un enfant pour autrui, malgré le cadre réglementaire qui repose sur le modèle dit « altruiste ».

L’étude de 2025 est parue dans le journal The Guardian il y a deux jours, citant la Dre Velez :

« Nos résultats soulignent l’importance d’un dépistage et d’un accompagnement psychologique appropriés des mères porteuses potentielles avant la grossesse, en les informant du risque d’apparition d’une nouvelle maladie mentale ou d’aggravation d’un trouble préexistant pendant ou après la grossesse. »

Mais, avec des risques médicaux trois fois plus élevés et une probabilité accrue de développer un nouveau trouble mental pendant ou après une grossesse pour autrui (43 % contre 29 % pour une grossesse sans GPA), n’est-ce pas le moment de s’interroger sur le danger pour les femmes et d’envisager l’interdiction de la GPA, plutôt que de simplement demander un « dépistage adéquat » ?

La GPA ne pourra jamais être « sans risque », ni même réellement éthique. Elle consiste à séparer un nouveau-né de sa mère dès la naissance. L’étude a également constaté :

« Les résultats d’analyses complémentaires suggèrent que certaines mères porteuses peuvent ressentir un deuil lié à l’abandon du nouveau-né, similaire à celui observé après une adoption ou le placement d’un enfant en famille d’accueil – un phénomène qui nécessite une étude détaillée. »

Je salue la poursuite de recherches sur la GPA, mais ne sait-on pas déjà assez pour dire : n’y recourons plus ?
On pourrait tout simplement éviter d’exposer des femmes à des risques physiques et psychologiques pour satisfaire le désir d’autres adultes.