SOS GPA est un site destiné avant tout à informer les femmes qui envisagent de devenir mère porteuse ou pourvoyeuse d'ovocytes
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"Je n’arrive pas à croire que vous les avez laissé vous faire ça!"
Les récits de GPA dévoilent parfois jusqu'où les clients de GPA sont prêts à abaisser leur sens éthique et moral pour satisfaire un désir de parentalité. C'est un marché laissé à lui-même, ouvert à tous les abus, sans mécanisme de contrôle.
En 2015, Sophie Gil (nom fictif) avait un statut d'étudiante non-résidente au Québec. Son pays d'origine n'est pas divulgué dans l'article de la journaliste pigiste Alison Motluk intitulé "Anatomy of a Surrogacy" (2017). Motluk a développé une expertise sur la grossesse pour autrui au Canada, depuis plusieurs années. Les informations contenues sur cette page web sont essentiellement tirées de son article. Nous avons été incapables de trouver d'autres sources d'information corroborant ce récit, ce qui n'est pas étonnant étant donné les clauses de confidentialité associées aux contrats de grossesse pour autrui au Canada (GPA).
Sophie avait considéré pour la première fois l'éventualité de devenir mère porteuse lorsqu'un couple lui avait proposé cet arrangement alors qu'elle demeurait encore dans son pays d'origine. Mais sa famille lui avait déconseillé, laissant Sophie dans un sentiment de curiosité inassouvie concernant la grossesse (elle ne désirait pas avoir d'enfant pour elle-même) et toujours tentée par l'idée d'aider des couples à fonder une famille.
Quelques années plus tard, Sophie était devenue étudiante en maîtrise au Canada et vivait loin de sa famille. Elle décida de tenter sa chance et contacta un couple qui était à la recherche d'une mère porteuse et qui avait affiché une annonce sur le site "Surrogate Mothers Online".
Elle leur écrivit qu'elle était intéressée à les aider à devenir parents.
La femme du couple (que nous appellerons Mme C.) lui répondit rapidement et quelques échanges courriels ont suivi. Mme C avait des problèmes d'infertilité et avait subi de nombreuses interventions d'assistance à la reproduction, incluant des fécondations in vitro (FIV) et des transplantations d'embryons, sans succès.
Le couple disposait déjà d'embryons prêts à être implantés lorsque la mère porteuse, qui devait les accueillir, tomba enceinte elle-même. L'offre de Sophie tombait à point.
Le lendemain suivant les premiers échanges courriels, Mme C. envoyait à Sophie l'ébauche d'un contrat rédigé par l'avocat du couple.
Un visa étudiant
Sophie Gil était venue au Québec sur un visa étudiant qui arriverait à terme dans quelques mois. À trente ans, elle avait peine à joindre les deux bouts, cumulant petits boulots en gardiennage d'enfants et aide domestique. Elle avait renseigné Mme C. sur son statut et espérait pouvoir obtenir bientôt un visa de travail. Elle cru alors qu'un visa de travail lui donnerait accès à la gratuité des soins hospitaliers. Elle apprit quelques semaines plus tard que ce n'était pas le cas.
Le couple, qui habitait une autre province canadienne, voyagea pour rencontrer Sophie deux semaines après leur première prise de contact par courriel. Ils se rencontrèrent dans un restaurant. Même si Sophie les trouva un peu rigides et autoritaires, elle se sentie en confiance. Ils lui paraissaient sérieux dans leur volonté d'avoir un enfant et elle ne craignait pas qu'ils changent d'idée en cours de route. Quand Sophie commanda des fruits de mer, Mme C. lui rappela qu'elle ne pourrait plus en consommer quand elle deviendrait enceinte (beaucoup de clients de GPA exigent de contrôler le régime alimentaire des mères porteuses dans les contrats de GPA).
Pas besoin d'avocat ( "What could go wrong ? " )
Au bout de deux mois, tous se sont déclarés prêts à s'engager. Le couple de clients a soumis un contrat, rédigé par leur avocat spécialisé en contrats de GPA. Le contrat offrait à Sophie Gil 20,000$ pour sa grossesse ($10,000 à la remise du bébé à la fin de la grossesse) et un bonus de $3,500 si elle avait des jumeaux. Bien que tous étaient parfaitement au courant que la loi canadienne interdisait la rémunération des mères porteuses, les parties en cause ont tous compris que le document exprimait leur intention centrale : Sophie Gil porterait un enfant qui lui était génétiquement non liée, (mais génétiquement lié au père), et elle le donnerait aux clients immédiatement après sa naissance. En échange de quoi, elle recevrait $20 000. Les frais engagés pour sa grossesse lui seraient remboursés en supplément de cette somme.
Sous les conseils du couple, et malgré les recommandations de mères porteuses membres d'une communauté en ligne, Sophie Gil renonça à son droit d'être représentée. Mme C. lui expliqua que son avocat était très compétent et qu'un deuxième avocat augmenterait inutilement les charges (à elle et son mari). Elle calcula qu'un deuxième avocat coûterait environ $1000 et proposa à Sophie $500 pour renoncer à son droit. Sophie accepta.
Inquiétude
Une chose inquiétait Sophie Gil. Elle craignait de porter des jumeaux et de devoir être allitée pendant le dernier trimestre de la grossesse.
Vu sa précarité économique (Sophie vivait littéralement d'un "chèque de paye à l'autre" ), elle ne pouvait se permettre de se passer de salaire. On peut vraisemblablent envisager que si Sophie utilisait le montant de sa rémunération de GPA pour combler les semaines de salaire manquantes, il paraît évident qu'elle ne tirerait aucun bénéfice de cette expérience. Pour la vaste majorité des GPA au Canada, la motivation principale des mères porteuses à s'engager sur cette voie, est d'obtenir un avantage économique. Rappelons que le gouvernement fédéral n'a pas prévu de mécanisme de contrôle de l'application de sa loi.
Il était donc très important pour Sophie Gil de ne pas être enceinte de jumeaux. Selon les informations contenues dans l'article de Motluk, il semble qu'aucun remplacement de salaire n'avait été prévu dans le contrat, même si la loi canadienne le permet.
Encore plus stupéfiant peut-être est l'absence de préoccupation de Sophie pour sa propre santé. Si certaines grossesses gémellaires requièrent d'être allitées, c'est parce que ces grossesses sont considérées "à risque". Ces risques ne concernent pas exclusivement les foetus, ils concernent aussi la santé de la mère. Or, Sophie n'est préoccupée que par la possibilité de ne pouvoir se rendre au travail et d'être privée de son salaire, ce qui en dit long sur son niveau de précarité économique et sur les informations qui ne lui ont pas été communiquées, notamment de la part des clients et de leur représentant légal.
L'implantation d'embryons
"C'est moi qui décide, avec le docteur"
Six jours après la version finalisée du contrat, et sans bénéficier d'un avis juridique indépendant, Sophie a signé. Une semaine plus tard, conscients que leur mère porteuse n'avait pas de couverture médicale provinciale et qu'elle aurait besoin d'une assurance privée, les deux futurs parents ont également apposé leur nom sur le contrat. La grossesse pour autrui était lancée.
Quelques semaines après la signature, Sophie a passé un examen médical avec le médecin chargé de la Fécondation In Vitro (FIV). L'un des nombreux points stipulés dans le contrat était qu'un médecin particulier, basé aux États-Unis, s'occuperait du transfert d'embryons. Sophie était à l'aise avec l'idée de se rendre dans cette clinique, notamment parce que l'un de ses frères vivait à l'époque à proximité.
Le couple y avait trouvé une pourvoyeuse d'ovocytes anonyme (contrairement au Canada, il est légal aux États-Unis de rémunérer une pourvoyeuse). Les cliniques de fertilité états-uniennes se montrent plus disposées à procéder à l'implantation de plusieurs embryons, ce qui est contraire aux pratiques des cliniques canadiennes.
À deux endroits différents le contrat stipulait que le couple de clients pouvait demander d'implanter jusqu'à quatre embryons, ce qui rendait nerveuse Sophie. Elle avait peur de porter plus d'un enfant. Les mères porteuses de la communauté en ligne lui recommandaient de ne pas accepter cela, mais la Mme C. lui assurait qu'il y avait peu de chances que plus d'un embryon survive. Ce n'est qu'au moment où elle était prête à subir l'intervention qu'elle apprit qu'on lui implanterait quatre embryons.
Dans son article, Motluk reproduit l'échange de courriels précédant l'intervention :
Je sais que vous êtes l'expert... mais je veux juste être bien informée. Quatre, c'est beaucoup. Est-ce que je suis peureuse ?
Mme C. a répondu : « Je sais que tu t'inquiètes de savoir combien il faut en mettre, mais il faut vraiment que ça marche. Ils en mettront au moins trois, c'est généralement la norme. Pour ce qui est du quatrième, il faudra voir en fonction de la qualité. C'est le médecin et moi qui déciderons ».
La décision du nombre d'embryons à être implanté a été prise à la dernière minute, alors que Sophie était allongée à moitié nue sur la table de la salle de transfert, couverte seulement d'un drap, les jambes dans les étriers. Le médecin, assis devant ses organes génitaux, ganté, a demandé s'ils avaient opté pour quatre. Les parents répondirent par l'affirmative. Le médecin a introduit dans le corps de Sophie l'extrémité d'un mince tube en plastique, à l'autre extrémité duquel se trouvait un petit piston, qu'il a pressé doucement, libérant quatre embryons dans l'utérus de Sophie.
Les parents-clients pleuraient de joie. Sophie était en état de sidération.
Enceinte!
Une vingtaine de jours après le transfert, la nouvelle tant attendue arriva; un test sanguin confirma que Sophie était enceinte.
On pria Sophie de prendre rendez-vous pour une échographie deux semaines plus tard.
Sophie se souvient du jour où elle passa cette échographie. Elle était seule avec le médecin dans une salle et celui-ci regarda l'écran pendant longtemps, muet et préoccupé. Il avait déjà rencontré Sophie pour examiner son endomètre et savait que les clients souhaitaient implanter plus d'un embryon. Il avais émis son avis médical, se positionnant contre l'implantation de deux embryons.
L'appareil lui montrait quatre embryons vivants dans l'utérus de Sophie. Son silence était lourd dans la pièce et Sophie ne savait pas ce qu'il voyait mais sentait bien que quelque chose le contrariait vivement. Au bout de quelques minutes, il lui dit: "Je ne peux pas croire que vous les avez laissé vous faire ça !"
Les clients accueillirent cette nouvelle favorablement. Cette situation avait été prévue dans le contrat. Mme C. écrit à Sophie de ne pas s'inquiéter, que de toute façon, les embryons ne survivraient probablement pas tous. Mais deux semaines plus tard, un autre scan confirma qu'il y avait toujours quatre embryons et qu'ils étaient tous vivants. On décida de procéder à ce que l'industrie appelle "une réduction embryonnaire". Deux embryons furent sélectionnés pour recevoir une intervention qui mettrait fin à leur développement. À la douxième semaine de grossesse, Sophie et les parents clients se rendirent à l'hôpital. Deux des foetus ont reçu une injection de deux millilitres de chlorure de potassium dans le cœur. L'intervention dura 15 minutes et fût très douloureuse pour Sophie. Elle portera ces deux foetus morts avec les deux autres vivants tout au long de sa grossesse.
Rien ne va plus
Le dernier trimestre
Sophie éprouva de fortes nausées matinales. Des échanges courriels entre elle et Mme C. évoquent à quel point elle devait négocier la moindre prise de médicaments ou de soins. Mme C. rappelait à Sophie les coûts et en questionnait la pertinence, l'efficacité ou l'innocuité pour la santé des bébés. Plusieurs discussions par courriels se sont tenues sur ce sujet pendant les deux premiers trimestres. Ces échanges sont particulièrement révélateurs de l'état de précarité économique et sociale dans laquelle se trouvait Sophie. Ils démontrent aussi à quel point elle tenait à se conformer aux exigences du contrat, sans quoi...
Sans quoi... on ne sait pas. En fait, des divergences d'opinions existent parmi les juristes, certains arguant que les contrats de GPA ne sont pas exécutoires au Canada, tandis que d'autres estiment qu'ils le sont. Cette question ne sera juridiquement clarifiée que si la Cour suprême du Canada en est, un jour, saisie.
Quoi qu'il en soit, il est important de rendre compte du contexte pour comprendre la suite de cette bouleversante histoire.
Autour du sixième mois de grossesse, la jambe gauche de Sophie s'est mise à enfler, ce qui lui causa d'importantes douleurs. On lui autorisa des soins d'acupuncture, après plusieurs négociations. Il faut savoir que les parents clients avaient pris deux assurances pour couvrir les frais médicaux. L'une d'elle n'entrait en vigueur que 10 mois après la signature du contrat et la deuxième assurance ne couvrait que les deux premiers trimestres de la grossesse. Les frais médicaux de Sophie étaient donc entièrement à la charge du couple de clients pendant le dernier trimestre.
Un jour, Sophie s'est réveillée avec l'œil gauche complètement enflé. Depuis des semaines, son visage, ses mains et ses jambes enflaient, mais maintenant elle pouvait à peine marcher. Elle était d'autant plus désemparée qu'elle était censée se rendre dans une université d'une autre ville pour une rencontre qui devait déterminer si elle était acceptée ou non dans un programme d'études l'année suivante. Au lieu de cela, elle est restée au lit.
Mme C. refusait qu'elle se présente à l'urgence de l'hôpital la plus proche et proposait d'attendre la semaine suivante pour en parler à un médecin qui la suivait et avec lequel elle avait un rendez-vous. Une mère porteuse faisant partie de la communauté en ligne la pressa de se rendre à l'hôpital immédiatement. C'est à cette femme que Sophie doit sa survie.
En arrivant à l'hôpital sa pression sanguine était 163/104. Elle croyait qu'on la garderait un ou deux jours pour stabiliser sa condition, mais ce n'est pas exactement ce qui arriva.
Elle souffrait de pré-éclampsie, une complication de la grossesse. Les notes de dossier indiquaient « HELLP », ce qui veut dire qu'elle souffrait de ce que certains considèrent comme une variante extrême de la maladie, connue sous le nom de syndrome HELLP : H pour hémolyse, la destruction des globules rouges, EL pour enzymes hépatiques élevées, indiquant des dommages au foie, et LP pour faible numération plaquettaire. Selon son dossier médical, son état était « grave », la rétention d'eau étant si importante que lorsque l'on pressait sa peau avec un doigt, elle formait une indentation de huit millimètres. Sa tension artérielle était élevée.
Ses examens de laboratoire étaient inquiétants. Les médecins craignaient un caillot sanguin ou une défaillance d'organe. Le seul remède, disaient-ils, était de faire sortir les bébés.
L'accouchement
Voici comment Motluk fait le récit de l'accouchement:
" Les médecins ont commencé à déclencher le travail à l'aide de Pitocin juste après minuit, et ils ont continué à la perfuser à intervalles réguliers pendant toute la nuit. Mais l'un des bébés ne se portait pas très bien et, le matin, ils lui ont dit qu'elle devait subir une césarienne d'urgence, sur-le-champ. Le médecin l'a préparée à ce qui allait se passer : dans les quarante-cinq secondes, a-t-il dit, elle serait entourée de monde - une équipe néonatale distincte pour chaque jumeau, plusieurs médecins, une vingtaine de personnes au total - mais, lui a-t-il assuré, elle serait entre de bonnes mains. « C'était comme s'ils avaient ouvert la porte d'un coup de pied », se souvient-elle, “et j'ai été envahie par des gens qui criaient des ordres et hurlaient... J'étais effrayée”.
Quelques minutes plus tard, les deux bébés sont nés, petits mais vivants. Ils n'avaient que vingt-huit semaines et cinq jours, soit à peine les trois quarts d'une gestation complète. Les parents ne sont pas arrivés à temps pour assister aux naissances - les notes de l'hôpital suggèrent qu'ils n'ont été informés que tôt ce matin-là - mais ils sont restés ce jour-là et le suivant. "
Les parents clients sont arrivés au petit matin pour s'occuper de leurs petits, nés à 28 semaines de grossesse, une situation malheureusement plus fréquente chez les jumeaux et aussi plus fréquente chez les enfants nés de GPA.
La tension artérielle de Sophie était encore très élevée, elle était toujours extrêmement enflée et les tests ont révélé que son foie était en difficulté. Elle a été transférée à l'unité de soins intensifs, où elle est restée pendant trois jours, le temps que son état se stabilise. Son frère, qui avait voyagé dès la première nuit pour être avec elle, est resté à ses côtés.
Ce n'est que le troisième jour après l'accouchement qu'elle a pu quitter les soins intensifs et obtenir un transfert dans une chambre régulière de l'hôpital.
Mme C. lui a écrit pour lui dire qu'elle pouvait aller voir les bébés si elle le souhaitait. Sophie est allé mais rapporte qu'elle n'a rien ressenti vis à vis d'eux. Elle ne sait pas si c'est parce qu'elle avait frôlé la mort, mais elle n'éprouva rien en les voyant.
À son retour à sa chambre, elle reçu un texto de Mme C. Cette dernière l'implorait de demander aux médecins si elle pouvait obtenir son congé de l'hôpital car son hospitalisation leur coûtait $6,000 par jour. Son frère était parti chercher de la nourriture et la trouva en larmes à son retour. Elle expliqua qu'elle venait de recevoir le texto de Mme C. et lui montra. Son frère était furieux. Il lui ordonna de ne pas répondre. Elle obtint finalement son congé de l'hôpital la septième journée après l'accouchement et devait avoir un suivi.
Quand elle retourna enfin chez elle, elle communiqua avec l'homme du couple, le père des jumeaux. Il restait encore beaucoup de frais impayés, dont les deux derniers mois de grossesse (qui n'avaient pas eu lieu). Les frais hospitaliers lui étaient chargés directement et elle craignait ne pas pouvoir obtenir de remboursement.
Le père accepta de payer pour les deux derniers mois, mais il voulait qu'elle cède ses droits de filiation envers les enfants avant de transférer l'argent. Des mères porteuses de la communauté en ligne lui déconseillèrent vigoureusement. Une mère porteuse s'offrit pour négocier pour elle, Sophie accepta.
La mère porteuse a contacté la famille, s'est présentée et a donné des instructions très précises sur la manière dont elle voulait que les choses se passent : ils devaient rembourser une facture de médecin « AUJOURD'HUI » par virement électronique, le paiement du septième mois « DEMAIN » par virement électronique, et le solde devait être envoyé à un avocat, qui le remettrait précisément lorsque les documents seraient signés. Elle a précisé qu'il s'agissait uniquement de virements bancaires et non de chèques personnels.
Deux semaines plus tard, Sophie Gil recevait la traite bancaire de $17, 900 et signa les documents nécessaires à la renonciation à sa filiation.
Pour lire l'histoire complète de Sophie Gil (nom fictif) lisez l'article (en anglais) de la journaliste Alison Motluk : "Anatomy of a Surrogacy"