MYTHE # 3
Après une GPA, l'infertilité du couple commanditaire n'est toujours pas soignée ou traitée et la mère porteuse a été exposée à des risques, incluant des risques augmentés d'infertilité pour elle-même.
La fécondation in vitro (FIV), est une méthode d'assistance reproductive présentant davantage de risques pour la santé qu'une grossesse spontanée. Elle a été développée au début des années 80 pour offrir aux femmes qui ont des difficultés à concevoir naturellement la possibilité de devenir enceintes.
La FIV est maintenant utilisée dans la plupart des GPA. Cyniquement, des cliniques médicales administrent à une personne autre que le patient souffrant d'infertilité une assistance reproductive dont elle n'a pas besoin pour tomber enceinte tout en laissant le patient...toujours aussi infertile. Personne n'est guéri, personne n'est traité.
Aujourd'hui, des parents prospectifs peuvent sélectionner le bagage génétique souhaité d'un enfant sur catalogue [1] et imposent cette série d'interventions médicales à la mère porteuse. Ces clients ne souhaitent pas que la mère porteuse soit liée génétiquement à l'enfant qu'elle porte par crainte de recours judiciaires qui feraient reconnaître sa filiation maternelle et pour éviter qu'elle ne s'attache à l'enfant qu'elle porte.
Or cette dernière est fertile [2]. Elle n'a nul besoin d'avoir recours à ces interventions invasives pour devenir enceinte, interventions qui multiplient inutilement des risques pour sa santé (ainsi qu'à celle de l'enfant à naître). Cette procédure médicale correspond à la définition d'un acte de violence obstétricale.
La mère porteuse devra se soumettre à un transfert d'embryons à plusieurs reprises: l'agence Fertylis précise que l'on parle d’« échecs répétés d'implantation » lorsqu’un couple n’obtient pas de grossesse évolutive en fécondation in vitro, après trois ou quatre transferts d’embryons. Chaque transfert d'embryon doit être accompagné d'une série d'injections (une centaine) afin d'empêcher un rejet et favoriser le développement.
L'infertilité "sociale": une dérive de sens d'un terme médical
Les demandes provenant d’hommes seuls ou en couple avec un autre homme, constituent 40% des GPA. Le terme médical “infertilité” est extrapolé à leur situation par l’introduction du néologisme “infertilité sociale”. En réalité, la majorité de ces clients sont fertiles.
La FIV et la GPA sont utilisées pour compenser cette “infertilité sociale” et imposent aux femmes un risque médical pouvant engendrer une infertilité pour elles-même [3] . La diversité des modèles familiaux est pourtant déjà reconnue par le droit québécois et ces personnes sont admissibles à l'adoption, à l'adoption par la banque mixte, à devenir famille d'accueil ou peuvent avoir recours à co-parentalité.
On qualifie à tort certaines situations d'« infertilité », alors qu'il s'agit en réalité de femmes fertiles qui reçoivent des soins de procréation assistée pour tomber enceintes d'hommes... fertiles aussi.
Pour un consortium pharmaceutique et médical, rien ne peut être plus avantageux que d'offrir des traitements d'assistance reproductive à des personnes ayant une fertilité entièrement fonctionnelle: la croissance du marché devient illimitée et les promesses de profits bondissent vertigineusement.
[2] Ces femmes ont été sélectionnées par des agences intermédiaires en raison de leur fertilité.
[3] "Les femmes qui ont conçu des enfants uniques par FIV courent un risque accru de pré-éclampsie, de diabète gestationnel et de placenta praevia" - Complications in pregnancies after in vitro fertilization and embryo transfer (2016)